Auteur/autrice : Maud

FISSURER L’ARMURE

FISSURER L’ARMURE

Je la connais bien cette fille là
Elle ne me lâche pas
Elle est à toute épreuve
Et elle a fait ses preuves
Elle m’accompagne depuis si longtemps
Elle et moi c’est un duo à plein temps
Résistante, tenace, guerrière
Elle avance, ne regarde pas en arrière
Mais aujourd’hui elle depose les armes
Elle ose aussi faire couler les larmes
Elle ne veut plus de combat
Juste accueillir la vie et tous ses états
Elle veut la paix du coeur
Oui Elle veut de la douceur,
De la douceur et de la fluidité,
& s’abandonner en tout simplicité
A un nouvel état d’être
Et puis à toi aussi peut-être….
M.

photo by Karin Legros

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ACCORD PERDU

ACCORD PERDU

Je t’ai aimé sans retenue
je t’ai aimé à corps perdu
Je largue les amarres
C’est décidé avec toi je pars
Quel que soit le chapitre
je veux qu’entre nous ça crepite
Quel que soit le voyage
Je veux qu’entre toi et moi ce soit du partage
Quelle que soit la destination
Je veux qu’amour rime avec passion
Quelle que soit l’heure
Je veux qu’on se regarde avec le respect du cœur
Quel que soit l’éclat, de rire ou bien de joie
Je veux le vivre avec toi
Quelle que soit la fêlure
Tenons-nous la main ce sera plus sûr
Quelle que soit la tristesse
Il y aura toujours nos mains pour une caresse
Quel que soit le désaccord
Dis-le-moi avec des mots d’abord
Quelle que soit l’ivresse
Faisons en sorte qu’aucun mot ne blesse
Quelle que soit la colère
Ne restons pas dans notre coin, fiers
Quel que soit le silence
Dis toi que c’est à toi que je pense
Quelle que soit la raison
Se le dire de mille façons
Quelle que soit la finalité
Se dire qu’au bout du compte on s’est aimé

M.

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Je suis transsexuel

Je suis transsexuel

L’oiseau rare

Des mois de silence et je reviens par hasard en ce jour 6.6.6, chiffre symbole de l’harmonie, de l’amour, de la vie de famille et des relations. Je viens vous parler d’une rencontre aussi rare et précieuse que douloureuse qui vient me rappeler chaque jour qu’il est important de cultiver l’amour, la tolérance et le non jugement.

◊◊◊

Je m’appelle A., j’ai 40ans, de petite stature, j’ai la barbe et le cheveux court, si tu me croises dans la rue, tu te diras certainement : « IL me parait fragile »…et pourtant.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu le sentiment de n’être pas né(e) dans la bonne enveloppe corporelle. Tout petit déjà vers 4ans je hurlais pour ne pas porter de robes, je me faisais appeler Tony par mes copains de l’époque et tout naturellement j’aimais les filles. A l’adolescence, très mal à l’aise avec mes formes, je cachais mes seins sous des tshirts amples. 

J’ai grandi dans une famille qu’on pourrait dire « bancale », une mère un peu spéciale, un beau père intolérant et un père aux abonnés absents que j’ai retrouvé à l’âge de 24ans. Gamin un peu sauvage, je passais mon temps dehors avec mon chien, l’âme solitaire malgré mes deux frères.

Je connus mon premier amour à 16ans et quittais ma famille dans les mêmes temps. Toujours aussi peu en phase avec mon corps jusque dans mes relations amoureuses. Je ne me suis jamais dit homosexuel(le), parce que je ne le suis pas. J’ai la conviction profonde que si j’étais né dans un corps d’homme j’aurais eu une vie très traditionnelle, j’aurais été le mari de, j’aurais eu deux enfants, une maison, un chien mais la vie en a décidé autrement…je dois très certainement avoir une dette karmique à payer. 

Je n’ai jamais eu à souffrir du mépris des autres, j’aime profondément l’humain et j’avais à coeur de mettre l’autre au centre de mes préoccupations ce qui faisait de moi un être « transparent », agréable, je ne revendiquais rien, j’étais, difficilement moi, mais j’étais.

Cette difficulté à être transparaissait dans mon mode de vie. Début de la trentaine je me suis enfoncé dans la cocaïne, parce que cette drogue m’aidait pleinement à m’affirmer tel que je me sentais, elle me donnait tout le courage, je refusais les « Madame » ou les « elle », c’est à cette période où je décidais de mettre tout en oeuvre, grâce à un magnifique plan, pour réaliser MA transition. 

J’avais décidé d’aller travailler 3 mois dans les fermes de cannabis en Californie pour me faire un maximum d’argent pour me permettre ensuite de me faire opérer des seins en Thaïland. Ce voyage participa à mon sevrage de la C. mais j’y vécu mon retour de bâton dû certainement à cette période d’abstinence saud que le plan ne s’est pas déroulé comme prévu.

La décision de faire ma transition étant actée, à mon retour en France j’appelle le service trans de Bordeaux à Charles Perrens. A ma grande surprise j’obtiens un rendez-vous très rapidement, tout s’aligne parfaitement pour me faciliter ce chemin et m’engage dans un accompagnement avec des psychatres, passage obligatoire pour voir aboutir mon rêve.

A cette même période de ma vie, je rencontre une femme, un ange qui m’aimera de façon inconditionnelle pendant 4 mois et qui me montrera que je peux être aimé pour ce que je suis et m’appellait « il » très naturellement. 

Après un an de suivi psy, je m’engage sur la voie du traitement hormonal à la testostérone que j’aurais désormais à vie, commence alors le lent et doux chemin de la transformation physique, pousse des poils, la voix qui se modifie, les règles qui disparaissent…Les gens ont alors commencé à me dire « il », je me bandais les seins pour gommer cette dernière marque de féminité, ce fût donc l’étape suivante.

Le deuil semble difficile à faire pour les personnes qui me connaissent d’avant et qui continuent à me dire « elle », c’est à leur tour de faire la transition. Le plus beau cadeau a été la présence et le soutien de mon père, le plus grand regret sans doute le manque de reconnaissance de ma mère.

Je n’ai rien à cacher, je joue carte sur table, ce qui importe c’est mon authenticité, je n’ai pas à souffrir de malveillance de ceux qui me sont proches par contre il m’arrive parfois de rencontrer la bêtise humaine, le mépris et l’intolérance. Ce qui me peine le plus c’est de m’entendre dire, il va falloir que tu t’y habitues, que tu te blindes…mais où sont passées nos valeurs de tolérance en France?

Puis Comme il n’y pas de hasard, dans ma vie pro, je prends soin des autres, je suis éducateur car c’est ce qui m’anime profondément, aider ceux qui sont dans la différence, la marginalisation, la désocialisation engendrée par ce monde dit moderne.

Aujourd’hui je suis moi, plus proche que je ne l’ai jamais été, avec un traitement à vie qui me rappelle chaque jour le chemin qu’il m’a fallu emprunter pour arriver jusque là, il est d’ailleurs tatoué sur mon bras, représenté par une caravane de dromadaires. Ce tatouage représente à mon sens le nomadisme, il fait écho à ma vie.

Si tu lis ces lignes que tu sois perdu ou non dans ton corps, n’oublie pas…

ECOUTE TON JOYAU INTERIEUR ET SOIS HEUREUX.

A. by M.

 

Photo : The caravan in the desert by jaci XIII

 

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Je suis l’océan

Je suis l’océan

Comme un 02 janvier…

Je suis le flux et le reflux
Parfois mer d’huile
Parfois folle de rage
J’ai dans mes profondeurs des tonnes de trésors
Abysses mystérieuses où vivent d’étranges créatures
Je me sens parfois étrangement vide
et souvent pleine de richesses
S’agite en mon sein une foultitude de vies
des microcosmes qui s’harmonisent ou se chahutent
Je suis bleue, verte, et m’épanouis en camaïeu
Je tacle parfois tel le ressac
Supporte et soutien les corps qui en ont besoin
J’amuse, j’intrigue, j’effraie et je rassure,
je suis insondable, c’est ce que le vent me susurre
J’existe depuis la nuit des temps
Je porte en moi le sel, celui qui met dans la vie un goût d’essentiel
J’engloutis, je détruis et je crée à l’infini
Polluée de ce que l’on attend de moi
Je me rêve vierge et encore sauvage par endroit
Je me nourris de tant de sources à la fois
Je suis là étendue sur le sable,
J’écume de vous voir si affable,
J’écoute toutes vos prières
et pour seule réponse je ne peux que me taire
Je vous amuse souvent, vous berce comme un enfant,
Selon qui autour de moi gravite,
je vous calme ou vous agite
Prenez soin de moi, Vous ne le regretterez pas
Je vous remercierai de tant de paysages
A l’heure où le soleil se lève ou bien se couche
La nuit quand la lune se reflète sur ma couche.
Je suis l’océan, et ne suis pas maître du temps
j’existe pour l’éternité, et vis au rythme des marées.

M.

Je vous souhaite une merveilleuse année 2021,
Puissiez vous trouver au creux de la nature
des endroits merveilleux…
où vous ressourcer
où vous prendrez le temps de regarder
où vous apprendrez à aimer en toute simplicité
où vous émerveiller de chaque instant
où s’arrête le temps
où vous ferez UN avec le vent.

Photo à la Une  prise par mon frère le 31.12.2020… Matthieu B.

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L’arbre guérisseur

L’arbre guérisseur

La Sylvothérapie

Il faut que je vous parle d’un sujet farfelu pour certains, certes, mais extraordinaire de mon point de vue.
Venue tout droit du Japon, la sylvothérapie consiste en des bains de forêt et à la connexion aux arbres. Peut être vous êtes vous déjà intéressé de près à « La vie secrète des arbres » (cf livre de Peter Wohlleben) que je n’ai pas lu au demeurant.

J’ai commencé à exercer cette pratique de façon intuitive sans savoir que le phénomène était très développé au pays du soleil levant. J’ai donc instauré ma méthode.
Ce que je viens faire ici, aujourd’hui, c’est partager mon expérience pour vous inviter à faire votre propre voyage au pays des arbres.

J’ai toujours été proche de la nature mais regarder les arbres sous un autre angle, c’est à dire plus en conscience, plus « connecté », a germé dans mon esprit ou dans mes entrailles devrais je dire, au coeur des forêts de sequoias californiennes.

Je n’embrasse pas les arbres en les encerclant de mes bras, non, je me colle la colonne vertébrale de la pointe du coccyx jusqu’au crane contre le tronc, les deux paumes plaquées contre son écorce et je visualise des circuits énergétiques, du ciel à la terre, de la terre au ciel traversant mon crâne à la plante de mes pieds puis un circuit de mon corps à l’arbre.

Je ne choisis pas n’importe quel arbre, j’ai « mon préféré », un magnifique chêne multi-centenaire dans la forêt que j’ai la chance d’avoir à ma porte.
J’ai créé un lien avec cet arbre, « un lien » me direz vous? Oui un lien. Je vais le voir régulièrement, je m’y « colle » de façon hebdomadaire ou au mieux du pire quand je (res)sens « l’appel ».

Au début il ne se passait rien sur le plan physique, juste une sérénité qui prenait place dû à cet environnement apaisant, si vous prenez soin de concentrer votre esprit sur les bruits de la nature, sur la sensation du vent qui vous caresse la peau, le froid, le chaud, les odeurs…et non sur l’ensemble des pensées pratico pratiques qui vous traversent l’esprit.

Puis à force de patience, j’ai commencé une fois arrimée à mon arbre à me mettre à bailler, à m’en décrocher parfois la mâchoire, et j’observais que les bâillements se tarissaient après plusieurs minutes comme si un processus s’était achevé. Je remarquais alors un regain d’énergie et que toute lassitude s’était envolée.

Puis cet été en août alors que je me sentais plombée émotionnellement avec un début de sciatique dans la jambe gauche, je me sens happée par ce besoin d’aller me coller à mon chêne. C’est alors que s’est déclenché un étrange phénomène qui a duré le temps nécessaire au grand nettoyage. Je me suis mise à avoir des sueurs puis ce qui donnait lieu d’abord à des bâillements s’est petit à petit transformé en éructations en chaîne. L’échange énergétique était tellement fort que j’ai cru faire un malaise, obligée de m’accroupir au pied de mon arbre, mais toujours la colonne en contact de l’écorce, à attendre que le processus s’achève.
Une fois ce grand rééquilibrage fait j’ai repris ma route, le désordre émotionnel avait laissé place à un océan de sérénité et je n’avais plus de douleur dans ma jambe, mieux encore j’avais une pêche d’enfer.

Plus récemment encore alors qu’un bon gros rhume pointe le bout de son nez avec l’oeil larmoyant, les éternuements à répétition et les sinus bouchés comme tableau. Ne souhaitant pas la prise de médicament, hors mis une bonne infusion de thym frais, je décide, au bout de 24h de fatigue à essayer de respirer, d’aller me coller à mon chêne. A nouveau un processus d’éructations en chaine se met en place comme si l’arbre par son énergie m’invitait à expulser « le mal » par ces remontées de bulles d’air que je ne peux contenir. Après 20 bonnes minutes, je repars les sinus libérés et ragaillardie.
Le phénomène n’est certes pas très sexy, néanmoins d’une efficacité redoutable.

Ce qui me fait dire que s’il existe un lien puissant entre les arbres entre eux, il existe indéniablement un lien énergétique puissant entre l’arbre et l’homme, si tant est que ce dernier veuille bien se donner la peine de s’y poser, et de le reconnaître comme un élément indispensable du vivant avec lequel il est possible de communiquer.
N’oubliez pas de le remercier de tant de bienveillance à votre égard,
vous serez fasciné de ce qu’un arbre a à vous dire, car croyez moi, il vous garde en mémoire.

En ces temps bousculés, je vous souhaite de trouver l’indispensable… l’amitié au creux d’un arbre.


			

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La quintessence de l’être

La quintessence de l’être

Venir au monde

ça fait bien des mois que je ne suis pas venue trainer par là. Non que l’envie de partager m’avait quittée mais devant cette année mouvementée je ressens comme un besoin de me rassembler. Je n’ai jamais été autant dans la nature, à focaliser sur le beau, à renouer avec la substantifique moelle, ce que la vie offre de plus pure, convaincue que mon unique levier est la façon dont je vais la vie aborder.

2020 EST, ni en bien, ni en mal, année charnière pour qu’advienne ce qu’il doit, une occasion de réviser nos leçons, une opportunité de changer de paradigme, sans glisser dans l’abîme, car quoi qu’il en soit le futur sera.

En ces temps étranges, j’ai fait depuis la rentrée par trois fois le même rêve, message des anges?

Episode N°1: Je roule en voiture et arrive de justesse à m’extraire avant que mon véhicule ne tombe dans un trou et ne soit englouti par la terre. Je me retrouve alors au bord de cette fosse boueuse, argileuse, sans véhicule, ni papiers, ni téléphone, ni cb, le ventre de la terre ayant tout absorbé. Dans cette vision il n’y a ni maison, ni enfant, ni mari auxquels je sois attachée. Je me retrouve là « nue » comme un vers, sans nul stress, offerte à un monde immense de possibilités, à ne savoir par où (re)commencer.

Episode n°2: Je me retrouve avec une version simplifiée du 1er épisode: Voiture, papiers, cb, téléphone, tout le matériel comme évaporé. Ni perte, ni vol, que moi dénuée de toutes ces casseroles qu’on se traîne en obstacle, symbole, de jouer notre véritable rôle.

Episode n°3: Le dernier clap ayant eu lieu pas plus tard qu’hier matin, cette trilogie a fini par frayer en moi un chemin.

Je me retrouve dans un lieu déjà visité en rêve il y a plusieurs années mais inconnu de mon monde réel, et scénario identique, je me retrouve sans pouvoir justifier de mon identité, sans rien qui me rallie à la société. Je suis là juste humaine, avec mes émotions, pleine de questions mais sereine.

Et dans ce dépouillement le plus total, s’ouvre à moi un champ des possibles incroyable, que la terre mère m’ait tout enlever, que l’univers même l’ait évaporé, est bien la volonté profonde de me confronter à ce qui m’anime de façon désespérée, respirer tel un nouveau né. J’ai le sentiment que la vie m’offre l’occasion d’un nouveau départ, une remise à 0, et m’interroge en me demandant :

qu’es tu au delà du matériel?

Quelle est ton essence profonde?

Qu’es tu venue faire en ce monde?

Et acculée devant ces scénarios qui en ces temps bousculés font sens, je m’interroge sur la quintessence de l’être, une nouvelle occasion pour chacun de naître au monde peut être…

Que 2020 ne soit pas vain…

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Grain de folie

Grain de folie

Poésie de la Nuit

Je crois que c’est un grain de folie qui sauvera le monde
Ton grain de folie
Mon grain de folie
Parce que dans cette société
Où l’on veut que tout file au carré
On se perd, on oublie
On oublie d’être surprenant, de s’émerveiller, d’étonner, de marcher à contre-courant.

Alors moi je te le dis
C’est un grain de folie
qui nous sauvera la vie

Je peux bien t’appeler au milieu de la nuit
Pour te dire « Je t’aime » mon ami
Je me sens tellement plus vivant
Que si je laissais filer le temps
Ces mots n’auraient plus la même saveur
La même spontanéité du coeur

Je te le dis
C’est un grain de folie qui nous sauvera mon ami
Le tien, le mien,
C’est lui qui mettra le sel au milieu de l’ennui
Qui te rend si beau quand tu souris à ma folie

Oui je sais bien on est au coeur de la nuit
Mais y a pas d’heure pour la folie
Elle pointe son nez quand elle a envie
Vient se glisser jusque dans ton lit.

M.

A vos grains de folie…♥

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Si j’étais un homme

Si j’étais un homme

Moi si j étais un homme

Je ne serais pas capitaine d’un bateau vert et blanc…

Moi si j’étais un homme
Je serais ton phare, ta lumière dans le noir
Ta terre d’asile, ton coin tranquille
Je serais l’endroit où tu pourras te réfugier
Lorsque la vie t’aura malmenée

Moi si j’étais un homme
Je serais ton ami, ton amant, ton confident
Celui qui te regarde chanter sous la pluie
Pleurer comme un enfant
J’observerais comme le ciel est beau quand tu souris
Toi que j’aime à l’infini

Moi si j’étais un homme
Je ferais du respect une loi fondamentale
Pour ne jamais te blesser, te faire de mal
Je te regarderais aller et venir
M’émerveillerais de te voir t’épanouir

Moi si j’étais un homme
J’essaierais de préserver l’inattendu
Pour que jamais notre amour ne soit déçu
Je te laisserais tes espaces de liberté
Pour que tu puisses à ta guise t’envoler
Sans jamais te sentir enchaînée

Moi si j’étais un homme
Je dessinerais ton corps du bout des doigts
Comme un trésor des plus délicats
Je te dégusterais du bout des lèvres
Comme si de ta peau je savourais la sève.

Moi si j’étais un homme
Je t’inviterais à danser un pas de deux
Je te promettrais de faire de mon mieux
Je profiterais de l’instant présent
En regardant droit devant.

Moi si j’étais un homme
Je t’aimerais sans m’effacer
Je serais devant toi debout de toute mon intégrité
Je serais un homme avec sa grande sensibilité
Avec tout ce qu’il a à t’offrir de doux et de démesuré.

Et vous ? Qui seriez vous si vous étiez du sexe opposé?
Merci à Diane Tell de m’avoir soufflée les premiers mots♥

Photo à la une by Karin Legros

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Le voyage intérieur

Le voyage intérieur

La Passe-Muraille

Venez, je vous emmène en voyage au pays des confinés…
Imaginez, imaginez que vous êtes enfermés entre quatre murs blancs. Pas dans une maison où vous pourriez circuler, non juste quatre murs blancs et sur l’un de ces murs une vitre, un châssis fixe, qui donne sur un couloir qui laisse passer la lumière mais sans vue sur l’extérieur.

Entre ces quatre murs blancs un lit de 90 et sur un mur un écran de télé, oui quand même, le seul point de reliance avec le monde extérieur, pas sûr que ce soit le meilleur canal.
Imaginez que votre terrain de jeu est le lit et on vous autorise à circuler un mètre autour du lit seulement, juste un petit mètre. Bienvenue sur le radeau de la méduse sur lequel vous allez naviguer.
Pour délimiter ce périmètre autorisé autour du lit, un dais en plastique transparent sur toute la hauteur de la pièce. Vous voici enfermé dans une bulle.
Une belle bulle coupée des sens, sans parfum, ni odeur, une bulle aseptisée. Une bulle sans pouvoir embrasser, sans pouvoir effleurer un centimètre carré de peau, une bulle sans toucher. Une bulle fade, sans joie des papilles où l’on vous sert des plats insipides, sans saveur, ni couleur. Vous n’avez que la vue, que la vue pour voir ce magnifique voyage intérieur que vous vous apprêtez à faire et vos émotions pour ressentir, toute la palette des émotions.
Vous êtes prêts à partir?
J’oubliais vous avez un compagnon de voyage ou une compagne plutôt, votre propre mort qui vous nargue.
Je n’invente rien, je me souviens.
Vous connaissez le film Abyss? C’est par là qu’on descend, dans les eaux froides, sombres et troubles.
Vous vous sentez enfermés? Piégés peut être? Privés de liberté surement? Votre pire angoisse c’est que la maladie vous rattrape et que la mort vous dise « échec et mat »?
Pas de courses à faire pour se balader, pas de nature pour se promener, pas de chien à sortir, pas de toile à peindre, pas de cuisine à faire, pas de jardin pour s’aérer, pas de fenêtre pour s’évader, rien de rien, si j’oubliais vous avez le droit à de la musique, un peu de musique, c’est d’ailleurs un excellent échappatoire.
Si non il y a vous, juste vous mais vous avez un atout et l’atout s’appelle liberté, celle de votre esprit, celle que l’on ne pourra jamais cadenasser.
Vous avez déjà joué à passe-muraille? j’excelle à passe-muraille. Je suis partie parfois pas très loin, juste à côté, visiter mes voisins de chambrée que je ne connaitrai jamais, juste pour leur dire quelques mots, genre: « Bonjour, vous comment ça va dans votre monde de confiné? Pas trop dure d’être enfermé? T’as fait le tour de ton lit et puis? T’as fini par te lasser de ces nouvelles insensées à la télé, ce ronron qui rime à rien, si souvent vide de sens? Dis viens on s’en va, viens avec moi… »
La bulle dura un jour puis une semaine puis un mois, puis plusieurs. Alors je me suis promenée dans les endroits de mon passé puis je suis allée dans le futur dans des paradis imaginés pour embellir l’instant présent et j’ai fini par partir plus loin, ailleurs, dans des lieux où je n’avais jamais mis les pieds, et puis souvent, très souvent j’allais voir l’océan.
C’est beau l’océan quand vous êtes enfermé, le ciel est toujours bleu, il fait toujours beau et le sable est toujours chaud. Surtout, surtout, on voit loin, très loin, y a bien quelques bateaux au fond, sur la ligne d’horizon, mais rien qui empêche ton regard de se poser sur le monde que tu auras bien voulu te créer.
Je suis là assise sur le sable, à regarder le ressac, à entendre ce bruit de l’eau qui claque, c’est apaisant, non? ce va et vient…d’ailleurs c’est exactement ce que je fais, je vais et viens à volonté aux quatre coins du monde, sans passeport, ni visa, il manquerait plus que ça!
Ce que je viens vous dire, c’est qu’aussi petit soit l’espace où vous êtes enfermés, personne ne pourra jamais vous empêcher de partir au plus profond de vos désirs. Vous seul avez la clé de votre propre liberté.

Dis viens on s’en va? viens avec moi, j’ai comme une envie de m’envoler…♥

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Les choses simples

Les choses simples

Il est où le bonheur?

Ces temps de confinement me ramènent aux bonheurs simples, sans chichi. Au temps qui passe, plus lent, plus dense, plus en présence.

Cette parenthèse me ramène aux joies simples, à celle du passé, de l’enfance, comme si cette pause m’imposait de me recentrer sur ce qui est source de mon bien-être, de ma sérénité, tout ce qui a su durant ces années me combler, me remplir de gratitude, m’ouvrir le coeur format xxl, me donner des ailes. Ces heures suspendues me ramènent en arrière, comme en recherche de repères, retrouver mes essentiels, ce qui fait de ma vie le sel.

Il est où le bonheur?Il est où? disait la chanson

Il est là juste à côté, à mes pieds, à portée de main, là où je pose mon regard, dans ce silence rempli de sens.

Il me revient en mémoire des instants de pure félicité, des moments de grâce où il me semblait que j’allais m’envoler tellement mon coeur était léger. Ce n’est pourtant souvent qu’un souvenir parfaitement ordinaire, mais le bonheur est ordinaire vous savez? Il ne se cache pas dans l’excentricité, dans le grandiose, il est là sous notre nez dans chaque petite chose.

J’avais dix ans à peine, j’allais chercher le lait au bout de la rue, à la ferme, mes sabots aux pieds. J’adorais écouter leur chanson sur la route goudronnée, les rayons du soleil couchant réchauffant mon visage, je ne demandais rien de plus que cet instant doux et sage. Se dire que ton enfant intérieur pour toujours loge au plus près de ton coeur, que c’est en allant chaque jour à sa rencontre que tu fais un pied de nez à cette course effrénée dans laquelle nous nous sommes embarqués.

Le bonheur d’une randonnée qui te mène au sommet à force de volonté, se dire que si t’as la santé tu peux bien tout affronter.

Le bonheur d’un solo de cornemuse écossaise dans une église romane, émotion intense, les yeux au bord des larmes, se dire qu’il n’y a pas plus douce mélodie que celle qui parle à ton âme.

Le bonheur d’aller cueillir des pâquerettes dans les prés, surveiller la première gogane, le premier coucou du printemps, que les saisons passent alors profitons-en.

Le bonheur de marcher sous la pluie, de se réconforter devant un bon feu de cheminée, se dire que c’est ça la vie, les averses et puis les après aussi.

S’extasier devant la beauté de la nature, écouter l’aube se lever, contempler un soleil couchant, se dire que c’est la plus belle aventure de tous les temps.

A bien y regarder, je suis toujours la même, je trouve que la vie est un poème quand on veut bien y regarder, il en faut peut pour (être heureux disait l’autre chanson) s’émerveiller, quand on a gardé une âme d’enfant, la simplicité est un sacrement.

Ce qu’il y a d’extraordinaire avec le confinement c’est que l’on oublie assez rapidement la notion de temps pour se rendre compte qu’elle est somme toute relative, le plus souvent liée à nos agendas surchargés.

Se réapproprier le temps, luxe incommensurable, le faire sien, le goûter, s’en délecter, retrouver son propre rythme, se mettre en phase avec la lumière, observer la nature qu’elle devienne pour nous exemplaire. J’avoue j’apprécie ce temps suspendu, cadeau absolu, inattendu.

Le 15 Septembre dernier je faisais mon Mood Board pour l’année à venir, ce qui consiste à découper de façon intuitive, instinctive, photos, mots qui nous inspirent pour les assembler tel un tableau sur un support. Au final on obtient une toile d’inspiration de nos envies profondes, inconscientes et une façon concrète de les visualiser.

L’un de ces mots était SLOW, qui évoquait certainement dans mon for intérieur l’envie de ralentir, je ne savais pas comment la vie allait pouvoir matérialiser ce besoin dans notre monde accéléré. Le confinement est la réponse apportée.

Encore plus étrange, j’avais collé ce mot sur cette image de papillon …et le papillon est symbole de la transformation. N’est ce pas ce à quoi nous sommes confrontés? Un profond besoin de MUTATION, de notre société, de nous même.

 » A ceux qui m’entourent de leur délicatesse ordinaire »,

que le bonheur dans ces heures précieuses vous puissiez trouver.♥

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