Étiquette : femme

ACCORD PERDU

ACCORD PERDU

Je t’ai aimé sans retenue
je t’ai aimé à corps perdu
Je largue les amarres
C’est décidé avec toi je pars
Quel que soit le chapitre
je veux qu’entre nous ça crepite
Quel que soit le voyage
Je veux qu’entre toi et moi ce soit du partage
Quelle que soit la destination
Je veux qu’amour rime avec passion
Quelle que soit l’heure
Je veux qu’on se regarde avec le respect du cœur
Quel que soit l’éclat, de rire ou bien de joie
Je veux le vivre avec toi
Quelle que soit la fêlure
Tenons-nous la main ce sera plus sûr
Quelle que soit la tristesse
Il y aura toujours nos mains pour une caresse
Quel que soit le désaccord
Dis-le-moi avec des mots d’abord
Quelle que soit l’ivresse
Faisons en sorte qu’aucun mot ne blesse
Quelle que soit la colère
Ne restons pas dans notre coin, fiers
Quel que soit le silence
Dis toi que c’est à toi que je pense
Quelle que soit la raison
Se le dire de mille façons
Quelle que soit la finalité
Se dire qu’au bout du compte on s’est aimé

M.

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Je suis transsexuel

Je suis transsexuel

L’oiseau rare

Des mois de silence et je reviens par hasard en ce jour 6.6.6, chiffre symbole de l’harmonie, de l’amour, de la vie de famille et des relations. Je viens vous parler d’une rencontre aussi rare et précieuse que douloureuse qui vient me rappeler chaque jour qu’il est important de cultiver l’amour, la tolérance et le non jugement.

◊◊◊

Je m’appelle A., j’ai 40ans, de petite stature, j’ai la barbe et le cheveux court, si tu me croises dans la rue, tu te diras certainement : « IL me parait fragile »…et pourtant.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu le sentiment de n’être pas né(e) dans la bonne enveloppe corporelle. Tout petit déjà vers 4ans je hurlais pour ne pas porter de robes, je me faisais appeler Tony par mes copains de l’époque et tout naturellement j’aimais les filles. A l’adolescence, très mal à l’aise avec mes formes, je cachais mes seins sous des tshirts amples. 

J’ai grandi dans une famille qu’on pourrait dire « bancale », une mère un peu spéciale, un beau père intolérant et un père aux abonnés absents que j’ai retrouvé à l’âge de 24ans. Gamin un peu sauvage, je passais mon temps dehors avec mon chien, l’âme solitaire malgré mes deux frères.

Je connus mon premier amour à 16ans et quittais ma famille dans les mêmes temps. Toujours aussi peu en phase avec mon corps jusque dans mes relations amoureuses. Je ne me suis jamais dit homosexuel(le), parce que je ne le suis pas. J’ai la conviction profonde que si j’étais né dans un corps d’homme j’aurais eu une vie très traditionnelle, j’aurais été le mari de, j’aurais eu deux enfants, une maison, un chien mais la vie en a décidé autrement…je dois très certainement avoir une dette karmique à payer. 

Je n’ai jamais eu à souffrir du mépris des autres, j’aime profondément l’humain et j’avais à coeur de mettre l’autre au centre de mes préoccupations ce qui faisait de moi un être « transparent », agréable, je ne revendiquais rien, j’étais, difficilement moi, mais j’étais.

Cette difficulté à être transparaissait dans mon mode de vie. Début de la trentaine je me suis enfoncé dans la cocaïne, parce que cette drogue m’aidait pleinement à m’affirmer tel que je me sentais, elle me donnait tout le courage, je refusais les « Madame » ou les « elle », c’est à cette période où je décidais de mettre tout en oeuvre, grâce à un magnifique plan, pour réaliser MA transition. 

J’avais décidé d’aller travailler 3 mois dans les fermes de cannabis en Californie pour me faire un maximum d’argent pour me permettre ensuite de me faire opérer des seins en Thaïland. Ce voyage participa à mon sevrage de la C. mais j’y vécu mon retour de bâton dû certainement à cette période d’abstinence saud que le plan ne s’est pas déroulé comme prévu.

La décision de faire ma transition étant actée, à mon retour en France j’appelle le service trans de Bordeaux à Charles Perrens. A ma grande surprise j’obtiens un rendez-vous très rapidement, tout s’aligne parfaitement pour me faciliter ce chemin et m’engage dans un accompagnement avec des psychatres, passage obligatoire pour voir aboutir mon rêve.

A cette même période de ma vie, je rencontre une femme, un ange qui m’aimera de façon inconditionnelle pendant 4 mois et qui me montrera que je peux être aimé pour ce que je suis et m’appellait « il » très naturellement. 

Après un an de suivi psy, je m’engage sur la voie du traitement hormonal à la testostérone que j’aurais désormais à vie, commence alors le lent et doux chemin de la transformation physique, pousse des poils, la voix qui se modifie, les règles qui disparaissent…Les gens ont alors commencé à me dire « il », je me bandais les seins pour gommer cette dernière marque de féminité, ce fût donc l’étape suivante.

Le deuil semble difficile à faire pour les personnes qui me connaissent d’avant et qui continuent à me dire « elle », c’est à leur tour de faire la transition. Le plus beau cadeau a été la présence et le soutien de mon père, le plus grand regret sans doute le manque de reconnaissance de ma mère.

Je n’ai rien à cacher, je joue carte sur table, ce qui importe c’est mon authenticité, je n’ai pas à souffrir de malveillance de ceux qui me sont proches par contre il m’arrive parfois de rencontrer la bêtise humaine, le mépris et l’intolérance. Ce qui me peine le plus c’est de m’entendre dire, il va falloir que tu t’y habitues, que tu te blindes…mais où sont passées nos valeurs de tolérance en France?

Puis Comme il n’y pas de hasard, dans ma vie pro, je prends soin des autres, je suis éducateur car c’est ce qui m’anime profondément, aider ceux qui sont dans la différence, la marginalisation, la désocialisation engendrée par ce monde dit moderne.

Aujourd’hui je suis moi, plus proche que je ne l’ai jamais été, avec un traitement à vie qui me rappelle chaque jour le chemin qu’il m’a fallu emprunter pour arriver jusque là, il est d’ailleurs tatoué sur mon bras, représenté par une caravane de dromadaires. Ce tatouage représente à mon sens le nomadisme, il fait écho à ma vie.

Si tu lis ces lignes que tu sois perdu ou non dans ton corps, n’oublie pas…

ECOUTE TON JOYAU INTERIEUR ET SOIS HEUREUX.

A. by M.

 

Photo : The caravan in the desert by jaci XIII

 

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Si j’étais un homme

Si j’étais un homme

Moi si j étais un homme

Je ne serais pas capitaine d’un bateau vert et blanc…

Moi si j’étais un homme
Je serais ton phare, ta lumière dans le noir
Ta terre d’asile, ton coin tranquille
Je serais l’endroit où tu pourras te réfugier
Lorsque la vie t’aura malmenée

Moi si j’étais un homme
Je serais ton ami, ton amant, ton confident
Celui qui te regarde chanter sous la pluie
Pleurer comme un enfant
J’observerais comme le ciel est beau quand tu souris
Toi que j’aime à l’infini

Moi si j’étais un homme
Je ferais du respect une loi fondamentale
Pour ne jamais te blesser, te faire de mal
Je te regarderais aller et venir
M’émerveillerais de te voir t’épanouir

Moi si j’étais un homme
J’essaierais de préserver l’inattendu
Pour que jamais notre amour ne soit déçu
Je te laisserais tes espaces de liberté
Pour que tu puisses à ta guise t’envoler
Sans jamais te sentir enchaînée

Moi si j’étais un homme
Je dessinerais ton corps du bout des doigts
Comme un trésor des plus délicats
Je te dégusterais du bout des lèvres
Comme si de ta peau je savourais la sève.

Moi si j’étais un homme
Je t’inviterais à danser un pas de deux
Je te promettrais de faire de mon mieux
Je profiterais de l’instant présent
En regardant droit devant.

Moi si j’étais un homme
Je t’aimerais sans m’effacer
Je serais devant toi debout de toute mon intégrité
Je serais un homme avec sa grande sensibilité
Avec tout ce qu’il a à t’offrir de doux et de démesuré.

Et vous ? Qui seriez vous si vous étiez du sexe opposé?
Merci à Diane Tell de m’avoir soufflée les premiers mots♥

Photo à la une by Karin Legros

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Masculin féminin

Masculin féminin

Je suis femme
Les cheveux longs et la bouche pulpeuse
Paix à mon âme
Si j’suis pas un garçon et joue de la tronçonneuse
Pour autant suis pas une branleuse.
Mais qu’est ce qu’elle dit la gueuse?
Mais non je ne suis pas vulgaire!
J’utilise juste ton vocabulaire.

Je suis femme
Je suis canon même si j’suis pas danseuse
Fais pas d’amalgame
Je porte peut être pas de jupon
Ça m’empêche pas d’être heureuse
Attention dans la main j’ai une visseuse,
Me reluque pas comme une camionneuse!

Féminin masculin
Toujours le même refrain
Féminin masculin
Ni plus ni moins
Et Si on marchait main dans la main

Je suis femme
N’attends pas de moi ce je ne sais quoi
Qui ferait de toi un maitre, un roi
Ce n’est pas un jeu de pouvoir
Regarde nous bien dans le miroir
Ne me dévisage pas avec cet air,
Si non… tu seras privé de dessert.

Je suis femme
Ne fais pas de moi une rebelle
Si je n’sors pas les poubelles
Ne sois pas si cruel
dis moi juste que je suis belle
Toi et moi à égalité,  t’as vu cette fluidité ?

Féminin masculin
Toujours le même refrain
Féminin masculin
Tu sais ce n’est pas rien
Je crois qu’on est juste des êtres humains

Je suis femme
La tête pleine de rêves
De courir le macadam
Offre moi une trêve
Dis on dépose les armes?
Que cette lutte soit brève

Je suis femme
Ne t’en déplaise
J ai le coeur en feu
comme de la braise
Ouvre grand les yeux
la femme reprend ses aises

Féminin masculin
Toujours le même refrain
Féminin masculin
Pour que chantent nos demains
Toi et moi plus sereins

Je suis femme
Je vous en prie appelez moi « Madame »
Je vous écris pour rallumer la flamme
Que vous et moi avions éteinte
A nous aimer en demi-teinte

Je suis femme
Je ne passerai rien sous silence
Ça fait des siècles quand on y pense
Je crois bien qu’c est ma dernière chance
Ne m’en voulez pas d’être aussi franche

Féminin masculin
Toujours le même refrain
Féminin masculin
Je t’en prie… reviens
C est maintenant qu’on se rejoint

M.
Sans doute inspirée par toute cette violence et ce rapport de force qui émerge au grand jour dans les rapports homme/femme, puis par ce qu’on appelle les activités genrées, et la difficulté pour tout un chacun d’accepter sa part de féminité et de masculinité et d’y trouver l’équilibre.
Ces mots sont sortis tel un cri….ce n’est pas dans mes habitudes d’être aussi rude…c’est qu’on appelle sortir de sa zone de confort, à raison ou à tort.
Dans ce miroir de l’autre, j’ai bien cru me voir,
 moi même j’ai parfois du mal à y croire.

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La révolution intérieure

La révolution intérieure

ENSEMBLE

Tout ce qui est juste vibre par deçà et par delà le monde. MBC

On peut être en révolution en silence, on peut être en révolution forte de ce que nous sommes au fond de l’âme, je pense.

Femmes ensemble, oeuvrant à se découvrir, à défaire l’histoire, les couches camouflant les profonds désirs, femmes en silence, unies par la puissance, du féminin, de nos chagrins, de nos espoirs, de nos joies, de nos peurs, de nos douleurs, de nos doutes, de la mise à nu des coeurs.

Descendre lentement, par un processus de liberté inégalé, aller cueillir la lumière dans les abysses, le sacré, l’animal, l’instinct primaire, le laisser émerger dans l’atmosphère. Sentir toutes ces petites bulles, minuscules particules, émerger des eaux profondes, pour forger un présent nourricier d’un nouveau monde. Semer les graines du changement intérieur, les unir à celles de nos soeurs, sentir la force qui se dégage, tout cela sans l’ombre d’un remue ménage.

Une révolution lente, douce, ancrée dans la matière que personne ne pourra jamais défaire. Chemin insensé, que l’on ne peut expliquer, par lequel il faut se laisser porter sans chercher à comprendre…surtout sans chercher à comprendre. Que le mental cesse de vouloir se défendre.

La terre vibre, tremble, d’un grondement sourd, celui du pas des femmes, elles remontent à la surface pour prendre leur place. Pas question de pouvoir, juste leur place, les hommes ne pourront pas nous en vouloir, sommes leur égal en miroir.

Femmes pour remettre les émotions au coeur de l’action, jouer de la créativité comme fin balancier, pour exprimer le pire comme le meilleur dans le respect des leurs.

« La créativité est la plus grande rebellion »
Si t’as perdu tous tes repères …crée
Si t’as des bleus à l âme…crée
Si tu as de la joie… crée
Si tout t indiffère….crée
Si tu cherches le silence….crée
Si t es en colère… crée
Si tu as oublié d où tu viens… crée
Si tu as peur de demain ….crée
Si le passé pèse trop lourd….crée
Chaque jour …crée…car de la créativité naît
le sentier qui te fera naitre au jour avec humilité et amour.

Nous « délockons » un à un tous les verrous, ceux qui nous pendaient au cou, de ce poids, allégées, nous pouvons désormais nous redresser, pour marcher en regardant droit devant, avec l’homme au bras pour meilleur amant.

A chaque pas avancé, quand alors du doigt nous touchons l’Unité,

sororité en symbiose, pour peu que l’on ose,

dans notre empreinte se dessine en couleurs : LIBERTE.

Bonne Fête ♥

A Catherine, Emma, Laeticia, Karine, MarieRose, Amandine, Valérie et à toutes les femmes de ce monde.

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Lettre à Simone

Lettre à Simone

IVG…La vie n’est que choix

Bonjour Chère Madame,

Enfin, permettez moi de vous appeler Simone…

Je voulais vous écrire plus tôt Simone, mais pour tout vous dire je ne trouvais pas les mots, je crois même que j’avais peur.

Vous êtes partie il y a 1an maintenant, à quelques jours de vos 90ans. Laissez moi vous dire combien j’admire la femme que vous êtes même si je ne sais que peu de choses de vous. Vous avez de tous temps rayonné d’une beauté dont on soupçonne la force intérieure indomptée. Je tenais à vous remercier de ce modèle que vous nous avez donné : la femme n’est que la somme de toutes ses volontés. Je ne doute pas que sous l’armure, il y eut surement quelques fêlures, mais vous avez certainement su les apprivoiser, c’est ce qui a fait de vous un vrai guerrier.

La seule chose qui m’ait tatouée, historiquement parlant, dans mon parcours de collégienne, c’est vous et votre bataille pour le droit à l’IVG. J’étais en 3ème la première fois que votre nom m’a percutée, cet instant est photographique, c’était annonciateur d’un futur, c’était sans savoir que des années plus tard je comprendrai pourquoi vous m’aviez tant marquée. Cette loi qui prendra votre nom « Veil » est arrivée quelques mois après ma naissance en 74. Allez savoir pourquoi je n’ai retenu de vous que cette bataille, j’étais très jeune, je ne me sentais pas concernée, ça ne m’arriverait pas, au grand jamais….J’avais bien dit « Jamais ».

Vous savez, j’avais la prétention de penser que je n’étais pas une fille « comme ça », j’ai reçu une éducation catholique, donc comment vous dire que ça n’aurait pas fait très chic dans mon paysage pétri de chrétienté, une ombre au tableau. De toute façon ça ne pourrait pas m’arriver, ces choses là ça n’arrive qu’aux autres, je me sentais au dessus de tout soupçon, j’avais l’auréole de la fille chez qui tout tourne rond, je me voulais en odeur de sainteté, jamais je ne pourrai pêcher….parce que dans le regard des biens pensants, avorter c’est pêcher, n’est ce pas? et j’ai été de ceux là, de ceux qui jugent.

Mais voilà Simone, un beau jour ça m’est arrivé. On croirait à me lire que ça m’est tombée dessus par hasard, sans même le vouloir. Disons que c’est la résultante d’un mélange de peurs, d’incompréhensions mutuelles, d’attentes inespérées, d’illusions, d’une mauvaise communication, du passé qui pèse son poids comme le futur, avec tout ce qu’il représente d’inconnu. Quoi qu’il en soit cette décision est loin d’avoir été facile à prendre, à vivre et à assumer, même si pour certaines c’est une évidence, elle peut être (très) lourde de conséquences.

Tant d’années après votre loi, je me rends compte combien il est encore tabou d’en parler, de l’écrire, d’ailleurs ivg ça passe tellement mieux qu’avortement sur le papier, c’est tellement plus « léger ». Pourtant je rencontre chaque jour des femmes qui « y sont passées », qui l’ont vécu dans leur chaire et qui portent en elle, encore des années plus tard, les stigmates de ce vécu, de ce choix qui nous a semblé le plus propice à l’instant T.

Ce n’est pas bien vu de raconter, le sujet est supposé rester dans la sphère de l’intimité et pourtant quel merveilleux droit vous nous avez offert Simone, celui d’avoir le choix…de ne pas subir.  Droit si fragile, qu’en plusieurs pays aujourd’hui il vacille, donc si les femmes n’en parlent pas comment lutter pour préserver cet acquis là, montrer que c’est une nécessité pour la femme de pouvoir décider?

D’avoir acté ne fait pas de moi une fille légère ou mauvaise, n’en déplaise à ceux que ça ne met pas à l’aise. J’étais bien initiée aux contraceptions, autant dire que j’avais essayé quelques dispositifs, c’est une familiarité pour la gente féminine, je crois. Ce qui n’a pas empêché l’impensable d’arriver. Je ne vous raconterai pas l’histoire qui m’appartient, tout ce que je peux vous dire c’est que j’ai agi par amour. Jusque là j’avais déjà encaissé pas mal de choses sur mon parcours et je croyais que je serais suffisamment forte pour supporter ce choix (moi guerrière!). Sauf qu’il m’en a chèrement couté et que j’ai cru ne pas m’en relever. Je me suis sentie morte à l’intérieur, j’ai vécu quelques temps en mode automatique et j’ai mis 9 mois pour que la vie fasse à nouveau fleurir en moi des vagues de joie, naitre de vrais sourires sur mes lèvres, que je retrouve la voie du bonheur et j’ai mis des années pour faire le chemin du deuil et du pardon.

Il y a encore tant de chemin à parcourir, pour aider les femmes à moins souffrir. Cette omerta du silence, c’est tragique quand on y pense. La femme se retrouve noyée dans sa solitude, à panser ses plaies même si pour les autres cela parait absurde, puisque l’ivg devrait être un acte assumé et ne devrait pas laisser de blessures à l’âme.

J’ai eu l’occasion de parler de ma souffrance avec mon homéopathe préféré, un homme d »une autre génération, fervent catholique, qui m’a racontée voir pleurer dans son cabinet des femmes d’un âge avancé versant des larmes sur ce qu’elles avaient vécu il y a fort longtemps. Des souffrances inexprimées, le poids du non dit, des expériences lourdes à porter.

Pourtant, rien n’est moins évident, car nous sommes humaines voyez-vous, façonnées de tant de sentiments contraires, de tiraillements, avec nos valises pleines d’affects. J’ai passé des nuits entières à chercher dans la blogosphère, des réponses à mes questions et je n’ai fait que tomber sur des situations pleines de désespoir qui venaient ajouter du désarroi, une grande détresse à ma situation dépressive. Je cherchais la terre ferme, des mots doux de femmes compréhensives, une oreille attentive, pour m’offrir une trêve dans ce mal être.

En ces temps de traversée du désert, ironie du sort, mes deux amies les plus proches étaient des femmes qui ne pouvaient pas ou n’arrivaient pas à avoir d’enfant alors que c’était leur désir le plus fort. Malgré toutes mes appréhensions, ces femmes ont su m’offrir du réconfort, et plein d’amour à travers leurs larmes, cadeau du coeur de femme à femme.

Il y a x raisons de passer à l’action, chacune est respectable, je ne me poserai pas en diable, personne n’a à porter de jugement. J’ai longtemps regretté qu’il n’y ait pas a postériori d’accompagnement, quelqu’un qui soit présent et vous entend, sans vous considérer en contrevenant. Dans l’environnement médical, il faudrait ouvrir certains esprits, qu’on ne regarde pas la femme comme une ahurie, une irresponsable, ce traitement n’est pas acceptable. Vivre un IVG est dans les actes une banalité, sur une journée le tour est joué mais il faut parfois ensuite des mois pour se reconstruire et poser un regard neuf sur l’avenir avec des cicatrices à l’âme, écorchures que nul d’entre vous ne saurait voir tant les femmes sont douées pour camoufler leurs trous noirs.

Je me suis relevée Simone, mon regard a fini par muer, il a changé quand par un prénom, j’ai insufflé la vie. Le simple fait de ce prénom qui habitait désormais mon existence me donnait de nouvelles perspectives, je n’étais plus une femme à la dérive.

Après cela, j’ai longtemps été animée par le fait de vouloir apporter mon soutien à des femmes en détresse qui auraient connu ce parcours long et parfois difficile du post ivg. Créer un cercle de paroles, échanger, partager, créer un espace de non jugement pour libérer les souffrances, trouver une écoute, du sens, offrir des clés. Je n’ai pas encore OSE, Simone, mais je n’ai pas dit mon dernier mot …

Merci mille fois pour tout Simone, pour vos batailles pour chacune de nous, et je me permettrais de citer une autre Simone « Une femme libre est exactement le contraire d’une femme légère », comme si vous les Simone aviez un chemin tout tracé, celui d’ouvrir la voie aux femmes pour plus de liberté.

Je me souviendrai de votre entrée dans ma vie comme de votre départ Simone, j’étais dans une cabane, perdue au milieu de la nature au pays des chercheurs d’or en Californie, ma vie venait de prendre un virage xxl et le papillon, à Mariposas, déployait surement ses ailes.

C’est ma façon de lutter Simone, ces quelques mots couchés sur le papier, c’est votre combat que l’on doit continuer.

A toutes les femmes,

de quelque génération que vous soyez,

qui aimeraient voir fleurir un cercle,

poussez ma porte….ELLE EST OUVERTE♥

A Noé  …

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Sagesse et pouvoirs du Cycle Féminin

Sagesse et pouvoirs du Cycle Féminin

La nouvelle bible du féminin

Il est grand temps d’offrir à nos filles la compréhension de leurs cycles pour qu’elles se connaissent intimement, fassent leurs choix en conscience et reprennent le pouvoir de leur corps et cela est une affaire d’éducation, de lever des tabous et d’aborder la chose en toute simplicité, en toute sororité. Car les expériences, les vécus des unes et des autres viennent enrichir notre savoir, lever nos peurs et nos doutes et parfaire cette intime conviction que la femme est infiniment puissante au sens noble du terme, avec toute la force de vie qu’elle porte en elle. Ce livre nous offre une passerelle vers cette reconnexion à soi, aux pouvoirs de la nature, aux interactions que nous créons avec elle et comment nous pouvons y puiser une profonde harmonie avec nous même et le monde qui nous entoure.

A San Francisco, ma fille a eu sa première approche de l’anatomie des organes génitaux en CM2. Pour mettre tout le monde à l’aise, les garçons ont eu cours avec un professeur masculin sur la puberté des garçons et les filles avec une femme pour ce qui les concerne. Ce qui a permis à chacun d’être plus en confiance et surtout à l’aise pour s’exprimer, puis ensuite confrontation des genres, tous ensemble, autour des organes sexuels féminins et masculins.

Si ma mémoire est bonne, pour ma part, génération 70, on a du avoir un ou deux pauvres cours sur l’anatomie humaine et la sexualité en 4ème ou 3ème où le difficile passage de l’adolescence ne rendait pas le sujet facile à aborder, et poser des questions l’était encore moins face aux regards rieurs de certains. Je n’ai pas eu le sentiment de me sentir vraiment impliquée face à ce cours magistral. Par ailleurs je n’ai pas souvenir de débats endiablés à la maison sur le sujet, chacun n’osant sans doute pas aborder franchement la question.

Nous sommes des générations à avoir pris la pilule du bonheur de bonne heure, libératrice, elle a permis, un meilleur sommeil des parents qui ont pu presque dormir sur leurs deux oreilles et à nous les filles de vaquer tranquillement. Sauf qu’à prendre de la chimie si tôt je pense qu’on en oublie d’apprendre à se connaître. Pour ma part me suis réveillée un peu sur le tard à l’approche de la quarantaine. Saturée d’avoir le sentiment d’être à côté de la plaque et surtout de mes rythmes naturels, frustrée de subir des contraceptions qui n’étaient pas du tout en adéquation avec mon bien être, de guerre lasse j’ai fini par tout envoyer valser. J’ai commencé à me plonger sur notre magnifique mécanique intérieure (Si vous saviez les trésors que l’on cache!!!) enfin à l’écoute (un début) de mon corps et en ai tiré une plus grande sérénité, un chemin d’harmonie, surprise d’être si longtemps passée à côté et fascinée de la réciprocité de mes rythmes avec ceux de l’univers.

Nouvelle édition

Je pense que « Sagesse et pouvoirs du Cycle féminin », devrait être mis entre les mains de toutes les collégiennes et abordé soit avec sa mère, comme un précieux partage mère-fille, un accompagnement de la femme en devenir. Soit avec une intervenante extérieure pour les mères non disponibles ou les enfants qui préfère parler de leur intimité avec un tiers.

« Sagesse et pouvoirs du Cycle féminin » n’offre pas LA solution mais UNE solution multifactorielle naturelle pour apprendre à se connaitre. Une approche respectueuse, pour comprendre le mécanisme de ses cycles et savoir s’auto-diagnostiquer, qui propose des outils et donne toute une palette de clés à base de plantes et de gestuelles pour accompagner en douceur et en conscience, chaque temps de nos cycles et soulager les maux. Le B.a ba quoi!

Marie Pénélope est professeur de yoga, de Qi gong, en mouvement sensoriel, danseuse, artiste et accompagnante en santé féminine. Une femme qui a le corps à coeur, l’a éprouvé, l’a sondé. Elle vous ramène à l’origine du monde, dans les profondeurs de ce qui fait de vous une femme. La sphère gynécologique est un endroit trop souvent oublié, négligé, pour lequel on manque cruellement d’attention. Dans le meilleur des cas, on confie un petit contrôle annuel à un-e gynécologue et puis c’est tout, et pourtant les cycles reviennent mensuellement et sont très influents, c’est pourquoi il convient d’apprendre à observer par soi même les rouages de cette superbe machine et apprendre à décrypter son langage. Au delà des maux, on prend la mesure de l’impact de ce rythme sur notre psychologie féminine et on découvre, on se découvre, à travers les archétypes féminins* qui font écho à chaque période de nos cycles et de nos vies de femmes.

Sarah-Maria Leblanc que je n’ai pas encore eu le bonheur de croiser est herboriste au Québec et spécialiste en santé des femmes, elle apporte à l’ouvrage sa grande connaissance des plantes.

Un livre écrit à quatre mains, pour notre plus grand bien, et servir un dessein à mon sens beaucoup plus grand, celui de rapprocher les femmes dans ce qu’elles ont de plus intime.  Essayez donc un stage avec Marie Pénélope vous verrez de quoi je veux parler 😉 (Chaleureuses pensées pour mes soeurs de bassines).

Merci Marie Pénélope, Merci Sarah Maria…on vous suit sur le délicieux chemin du féminin♥

*Je vous invite à participer en 2018 aux stages « Métamorphoses » organisés en 4 temps par Marie Pénélope Pérès pour aller à la découverte de toutes les femmes qui vivent en nous. Inscrivez-vous!.

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Marc Zaffran

Marc Zaffran

alias Martin Winckler

..ex-médecin & écrivain ou l’histoire d’un coup de coeur.

J’ai rencontré Martin Winckler par hasard. Missionnée pour faire des photos lors d’un évènement du Lycée français, je me retrouve dans la bibliothèque, arrivant au beau milieu d’une conférence à prendre des photos de l’intervenant. Perturbant un chouia l’atmosphère silencieuse avec le clic clac de mon Nikon, je tends l’oreille à ce qui se raconte et fort intéressée par ce que j’entends, je finis par m’asseoir et écouter, mettant de côté ma mission, photographier.

Martin Winckler est écrivain, c’est d’ailleurs son pseudonyme, médecin de formation, français, ayant pratiqué pendant 25ans et vivant depuis 8 ans au Canada. Auteur  de la « Maladie de Sachs » et du « Choeur des femmes » entre autre, il exerce également comme critique de séries télévisées, traducteur and so on.

Il débattait ce jour de la relation Soignant/Patient, de l’importance du rôle/place de chacun, et que le patient devrait toujours se sentir mieux après une consultation (sauf exception, le médecin doit malheureusement parfois annoncer des nouvelles qui ne sont pas toujours agréables), dans le cas contraire le soignant devient selon lui, maltraitant. J’en viens naturellement à vous raconter une petite expérience personnelle que le sujet ravive spontanément:

J’ai 24/25ans, j’ai emménagé dans en Savoie depuis peu et comme toute femme bien intentionnée, je prends rendez-vous chez une gynéco pour un suivi classique, un rendez-vous lambda. J’arrive chez LA dite gynéco, qui ne me connait ni d’Adam ni d’Eve, le moral au beau fixe, mon pavé médical sous le bras. Question de routine « Vos antécédents? » « Leucémie aigüe à 19ans, vous avez le détail dans le dossier. » Après quelques minutes la tête dans la paperasse, elle relève le regard et m’annonce comme si on parlait de la pluie et du beau temps, « Vous savez là, avec les antécédents que vous avez eu et les traitements, vous avez des risques de ménopause précoce, faudrait peut-être penser à faire des enfants ». Heureusement que j’étais assise!!! La délicate me balance une bombe (je n’avais absolument aucune idée de la chose, j’en étais juste restée à « on t’a fait une auto greffe pour préserver tes chances d’être mère un jour » et j’en étais encore à mon chemin de reconstruction, le temps faisant son oeuvre). Un je ne suis pas au courant, Deux les enfants c’est pas au programme, Trois « Mais qu’est ce que tu me racontes là???? » avec la voix de Arnold dans Arnold et Willy. Je ressors primo très en colère contre la dame en question, deuxio vénère contre le professeur et l’équipe du service qui m’a suivie (et me suis encore de loin!) genre on m’aurait mentie par omission. C’est ce que j’appelle un soignant maltraitant qui peut-être par son intention de prévention déclenche un cataclysme par manque de finesse, psychologie, pudeur, empathie, bon sens …

Au delà du discours qui faisait donc écho à certaines périodes de ma vie, c’est la simplicité, la sensibilité, la lucidité du bonhomme qui m’ont touchée. Particulièrement soucieux de la condition féminine, il a dans sa façon de s’exprimer du corps féminin et de ce qui le concerne, une profonde bienveillance, libératrice, accueillante, qui panse les plaies de la femme blessée en moi. Il peut en moins de 5 minutes placer les mots vagin, stérilet et ivg sans que personne ne se sente offusqué ou ai l’impression que d’immondes gros mots venaient de sortir de sa bouche. Je me sens comme apaisée, réconciliée avec la gente masculine par le regard neuf qu’il me propose, imprégné d’un profond respect pour la femme dans son entièreté, en faisant fi des tabous bien enracinés par notre éducation judéo chrétienne. Je respire et un enthousiasme, une joie profonde nait de mes entrailles.

Il n’en fallait pas plus pour que j’aille à la pêche aux informations et découvrir d’autres interventions du Monsieur à Frisco. Mr Winckler est artiste en résidence, assigné pour 5 semaines à San Francisco pour écrire et s’inspirer des lieux pour son prochain livre suite à une candidature qu’il a déposée auprès du Service culturel du Consulat français lançant la première édition de « A room with a view » et je comprends pourquoi cet intitulé quand j’arrive à la Résidence de France qui bénéficie d’une vue extraordinaire sur la ville.

Peu de temps après Farinaz Agharabi accueille Martin Winckler à son émission de radio « Francofun » à laquelle elle me propose très gentiment de me joindre mais « je peux pas, je fais la guide touristique!!!! aaaah! ». Emission dont vous pouvez retrouver le podcast sur le blog de Martin Winckler : « Cavalier des touches« 

Restant sur ma faim, j’achète un ticket pour retourner voir Martin Winckler0 en Résidence, le 01 Juin et approfondir « cette rencontre ». Suis assise au premier rang telle une groupie, et j’apprends que le Monsieur écrit depuis ses 12ans, de la même façon que j’ai commencé à nourrir mon envie/besoin d’écriture à cet âge. A l’heure des échanges, la question qui m’intéresse : « D’où vous vient cette sensibilité pour la gente féminine? », MW: « J’ai été élevé par des femmes..et sur mon parcours, j’ai exercé dans un centre de planification, de santé des femmes, géré par Madame Yvette Lagneau qui n’était à l’origine que simple surveillante et n’a jamais pratiqué d’intervention. Cette femme m’a appris les gestes et les mots pour aborder dans un profond respect les patientes lors des ivg que j’ai pratiqué ».

J’évoque alors mon arrivée récente à San Francisco, le blog, la joie d’avoir renoué avec l’écriture, lui expliquer le pourquoi du blog, de l’importance du partage d’expériences pour que chacun puisse y trouver ses clés..ou pas. L’importance d’être à San Francisco pour remettre le pied à l’étrier de l’écriture parce que le lieu est libérateur et ses belles énergies vous permettent d’OSER. MW soutient mes propos et m’encourage à poursuivre mon chemin, lui même a vécu 1 an aux Etats-Unis à l’âge de 17ans et cet évènement a changé sa vie, certainement comme il aura changé la mienne, je comprends infiniment. « Et votre retour en France ça s’est passé comment? », MW avoue qu’une certaine mentalité française et ses barrières « ont nourri des colères et les colères ont nourri mes écrits »…c’est pour cela qu’il faut continuer d’écrire, peu importe le reste, il faut OSER, continuez.

Je lui avoue que je n’ai lu aucun de ses livres mais je repars avec « En souvenir d’André » sous le bras avec l’idée que ce n’est qu’un début (livre que j’ai gobé hier dans l’après midi :)).

Chers lecteurs, si vous connaissez déjà l’auteur et ses livres, je vous invite à m’en faire part en commentaires, avide de connaître votre opinion. Par ailleurs est ce que cette notion de « maltraitance » résonne aussi en vous?

Merci Monsieur Winckler, d’être un homme engagé, le corps de la femme est à reconsidérer et votre humanité contribue au changement♥

 

 

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