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ACCORD PERDU

ACCORD PERDU

Je t’ai aimé sans retenue
je t’ai aimé à corps perdu
Je largue les amarres
C’est décidé avec toi je pars
Quel que soit le chapitre
je veux qu’entre nous ça crepite
Quel que soit le voyage
Je veux qu’entre toi et moi ce soit du partage
Quelle que soit la destination
Je veux qu’amour rime avec passion
Quelle que soit l’heure
Je veux qu’on se regarde avec le respect du cœur
Quel que soit l’éclat, de rire ou bien de joie
Je veux le vivre avec toi
Quelle que soit la fêlure
Tenons-nous la main ce sera plus sûr
Quelle que soit la tristesse
Il y aura toujours nos mains pour une caresse
Quel que soit le désaccord
Dis-le-moi avec des mots d’abord
Quelle que soit l’ivresse
Faisons en sorte qu’aucun mot ne blesse
Quelle que soit la colère
Ne restons pas dans notre coin, fiers
Quel que soit le silence
Dis toi que c’est à toi que je pense
Quelle que soit la raison
Se le dire de mille façons
Quelle que soit la finalité
Se dire qu’au bout du compte on s’est aimé

M.

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Je suis transsexuel

Je suis transsexuel

L’oiseau rare

Des mois de silence et je reviens par hasard en ce jour 6.6.6, chiffre symbole de l’harmonie, de l’amour, de la vie de famille et des relations. Je viens vous parler d’une rencontre aussi rare et précieuse que douloureuse qui vient me rappeler chaque jour qu’il est important de cultiver l’amour, la tolérance et le non jugement.

◊◊◊

Je m’appelle A., j’ai 40ans, de petite stature, j’ai la barbe et le cheveux court, si tu me croises dans la rue, tu te diras certainement : « IL me parait fragile »…et pourtant.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu le sentiment de n’être pas né(e) dans la bonne enveloppe corporelle. Tout petit déjà vers 4ans je hurlais pour ne pas porter de robes, je me faisais appeler Tony par mes copains de l’époque et tout naturellement j’aimais les filles. A l’adolescence, très mal à l’aise avec mes formes, je cachais mes seins sous des tshirts amples. 

J’ai grandi dans une famille qu’on pourrait dire « bancale », une mère un peu spéciale, un beau père intolérant et un père aux abonnés absents que j’ai retrouvé à l’âge de 24ans. Gamin un peu sauvage, je passais mon temps dehors avec mon chien, l’âme solitaire malgré mes deux frères.

Je connus mon premier amour à 16ans et quittais ma famille dans les mêmes temps. Toujours aussi peu en phase avec mon corps jusque dans mes relations amoureuses. Je ne me suis jamais dit homosexuel(le), parce que je ne le suis pas. J’ai la conviction profonde que si j’étais né dans un corps d’homme j’aurais eu une vie très traditionnelle, j’aurais été le mari de, j’aurais eu deux enfants, une maison, un chien mais la vie en a décidé autrement…je dois très certainement avoir une dette karmique à payer. 

Je n’ai jamais eu à souffrir du mépris des autres, j’aime profondément l’humain et j’avais à coeur de mettre l’autre au centre de mes préoccupations ce qui faisait de moi un être « transparent », agréable, je ne revendiquais rien, j’étais, difficilement moi, mais j’étais.

Cette difficulté à être transparaissait dans mon mode de vie. Début de la trentaine je me suis enfoncé dans la cocaïne, parce que cette drogue m’aidait pleinement à m’affirmer tel que je me sentais, elle me donnait tout le courage, je refusais les « Madame » ou les « elle », c’est à cette période où je décidais de mettre tout en oeuvre, grâce à un magnifique plan, pour réaliser MA transition. 

J’avais décidé d’aller travailler 3 mois dans les fermes de cannabis en Californie pour me faire un maximum d’argent pour me permettre ensuite de me faire opérer des seins en Thaïland. Ce voyage participa à mon sevrage de la C. mais j’y vécu mon retour de bâton dû certainement à cette période d’abstinence saud que le plan ne s’est pas déroulé comme prévu.

La décision de faire ma transition étant actée, à mon retour en France j’appelle le service trans de Bordeaux à Charles Perrens. A ma grande surprise j’obtiens un rendez-vous très rapidement, tout s’aligne parfaitement pour me faciliter ce chemin et m’engage dans un accompagnement avec des psychatres, passage obligatoire pour voir aboutir mon rêve.

A cette même période de ma vie, je rencontre une femme, un ange qui m’aimera de façon inconditionnelle pendant 4 mois et qui me montrera que je peux être aimé pour ce que je suis et m’appellait « il » très naturellement. 

Après un an de suivi psy, je m’engage sur la voie du traitement hormonal à la testostérone que j’aurais désormais à vie, commence alors le lent et doux chemin de la transformation physique, pousse des poils, la voix qui se modifie, les règles qui disparaissent…Les gens ont alors commencé à me dire « il », je me bandais les seins pour gommer cette dernière marque de féminité, ce fût donc l’étape suivante.

Le deuil semble difficile à faire pour les personnes qui me connaissent d’avant et qui continuent à me dire « elle », c’est à leur tour de faire la transition. Le plus beau cadeau a été la présence et le soutien de mon père, le plus grand regret sans doute le manque de reconnaissance de ma mère.

Je n’ai rien à cacher, je joue carte sur table, ce qui importe c’est mon authenticité, je n’ai pas à souffrir de malveillance de ceux qui me sont proches par contre il m’arrive parfois de rencontrer la bêtise humaine, le mépris et l’intolérance. Ce qui me peine le plus c’est de m’entendre dire, il va falloir que tu t’y habitues, que tu te blindes…mais où sont passées nos valeurs de tolérance en France?

Puis Comme il n’y pas de hasard, dans ma vie pro, je prends soin des autres, je suis éducateur car c’est ce qui m’anime profondément, aider ceux qui sont dans la différence, la marginalisation, la désocialisation engendrée par ce monde dit moderne.

Aujourd’hui je suis moi, plus proche que je ne l’ai jamais été, avec un traitement à vie qui me rappelle chaque jour le chemin qu’il m’a fallu emprunter pour arriver jusque là, il est d’ailleurs tatoué sur mon bras, représenté par une caravane de dromadaires. Ce tatouage représente à mon sens le nomadisme, il fait écho à ma vie.

Si tu lis ces lignes que tu sois perdu ou non dans ton corps, n’oublie pas…

ECOUTE TON JOYAU INTERIEUR ET SOIS HEUREUX.

A. by M.

 

Photo : The caravan in the desert by jaci XIII

 

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Si j’étais un homme

Si j’étais un homme

Moi si j étais un homme

Je ne serais pas capitaine d’un bateau vert et blanc…

Moi si j’étais un homme
Je serais ton phare, ta lumière dans le noir
Ta terre d’asile, ton coin tranquille
Je serais l’endroit où tu pourras te réfugier
Lorsque la vie t’aura malmenée

Moi si j’étais un homme
Je serais ton ami, ton amant, ton confident
Celui qui te regarde chanter sous la pluie
Pleurer comme un enfant
J’observerais comme le ciel est beau quand tu souris
Toi que j’aime à l’infini

Moi si j’étais un homme
Je ferais du respect une loi fondamentale
Pour ne jamais te blesser, te faire de mal
Je te regarderais aller et venir
M’émerveillerais de te voir t’épanouir

Moi si j’étais un homme
J’essaierais de préserver l’inattendu
Pour que jamais notre amour ne soit déçu
Je te laisserais tes espaces de liberté
Pour que tu puisses à ta guise t’envoler
Sans jamais te sentir enchaînée

Moi si j’étais un homme
Je dessinerais ton corps du bout des doigts
Comme un trésor des plus délicats
Je te dégusterais du bout des lèvres
Comme si de ta peau je savourais la sève.

Moi si j’étais un homme
Je t’inviterais à danser un pas de deux
Je te promettrais de faire de mon mieux
Je profiterais de l’instant présent
En regardant droit devant.

Moi si j’étais un homme
Je t’aimerais sans m’effacer
Je serais devant toi debout de toute mon intégrité
Je serais un homme avec sa grande sensibilité
Avec tout ce qu’il a à t’offrir de doux et de démesuré.

Et vous ? Qui seriez vous si vous étiez du sexe opposé?
Merci à Diane Tell de m’avoir soufflée les premiers mots♥

Photo à la une by Karin Legros

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Masculin féminin

Masculin féminin

Je suis femme
Les cheveux longs et la bouche pulpeuse
Paix à mon âme
Si j’suis pas un garçon et joue de la tronçonneuse
Pour autant suis pas une branleuse.
Mais qu’est ce qu’elle dit la gueuse?
Mais non je ne suis pas vulgaire!
J’utilise juste ton vocabulaire.

Je suis femme
Je suis canon même si j’suis pas danseuse
Fais pas d’amalgame
Je porte peut être pas de jupon
Ça m’empêche pas d’être heureuse
Attention dans la main j’ai une visseuse,
Me reluque pas comme une camionneuse!

Féminin masculin
Toujours le même refrain
Féminin masculin
Ni plus ni moins
Et Si on marchait main dans la main

Je suis femme
N’attends pas de moi ce je ne sais quoi
Qui ferait de toi un maitre, un roi
Ce n’est pas un jeu de pouvoir
Regarde nous bien dans le miroir
Ne me dévisage pas avec cet air,
Si non… tu seras privé de dessert.

Je suis femme
Ne fais pas de moi une rebelle
Si je n’sors pas les poubelles
Ne sois pas si cruel
dis moi juste que je suis belle
Toi et moi à égalité,  t’as vu cette fluidité ?

Féminin masculin
Toujours le même refrain
Féminin masculin
Tu sais ce n’est pas rien
Je crois qu’on est juste des êtres humains

Je suis femme
La tête pleine de rêves
De courir le macadam
Offre moi une trêve
Dis on dépose les armes?
Que cette lutte soit brève

Je suis femme
Ne t’en déplaise
J ai le coeur en feu
comme de la braise
Ouvre grand les yeux
la femme reprend ses aises

Féminin masculin
Toujours le même refrain
Féminin masculin
Pour que chantent nos demains
Toi et moi plus sereins

Je suis femme
Je vous en prie appelez moi « Madame »
Je vous écris pour rallumer la flamme
Que vous et moi avions éteinte
A nous aimer en demi-teinte

Je suis femme
Je ne passerai rien sous silence
Ça fait des siècles quand on y pense
Je crois bien qu’c est ma dernière chance
Ne m’en voulez pas d’être aussi franche

Féminin masculin
Toujours le même refrain
Féminin masculin
Je t’en prie… reviens
C est maintenant qu’on se rejoint

M.
Sans doute inspirée par toute cette violence et ce rapport de force qui émerge au grand jour dans les rapports homme/femme, puis par ce qu’on appelle les activités genrées, et la difficulté pour tout un chacun d’accepter sa part de féminité et de masculinité et d’y trouver l’équilibre.
Ces mots sont sortis tel un cri….ce n’est pas dans mes habitudes d’être aussi rude…c’est qu’on appelle sortir de sa zone de confort, à raison ou à tort.
Dans ce miroir de l’autre, j’ai bien cru me voir,
 moi même j’ai parfois du mal à y croire.

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