Étiquette : vide

L’expérience du Vide

L’expérience du Vide

Traversée du Désert

C’est accepter le rien, le néant, la page blanche, faire de la place pour plus tard, digérer, lâcher prise encore et toujours.

On a besoin d’être en friche, au repos. Se défaire du besoin de performance, se défaire du besoin de faire.

Se dire que c’est un passage nécessaire, que toutes les strates qui se sont déposées ces mois passés sont en train de se décomposer pour former l’humus de demain, le terreau de mon futur jardin, celui où de nouvelles graines pourront germer enrichies du substrat de mes expériences antérieures bonnes ou mauvaises.

C’est difficile dans notre société le vide.

En ce moment j’ai la créativité en berne.

J’ai eu l’occasion sur mon parcours d’être confrontée au vide lors de l’année sabbatique qui a suivi ma leucémie. Arrivée trop tard pour faire la rentrée des classes et pas dans un état psychologique disposée à une reprise des études, je me suis retrouvée avec devant moi, le rien, le « pas d’objectif », le « pas d’obligation », le zéro contrainte que celle de me refaire une santé.

Une année merveilleuse, enrichissante, ultra nécessaire, un break salutaire.

Le plus difficile dans un premier temps c’est de voir partir chaque matin les uns et les autres vaquer à leurs occupations et d’avoir ce besoin impérieux de donner du sens à ses journées.

Pas d’inertie dans nos vies que des directions à prendre.

En fait la seule obligation que j’avais dans cette année hors norme, c’était d’effectuer 6 semaines de stages pour pouvoir faire la rentrée suivante.

J’ai fini par intégrer le sport dans presque chacune de mes journées : marcher, pédaler, courir, j’ai sillonner tous les sentiers, pour reconstruire mon physique, évacuer, éliminer, insuffler une nouvelle énergie dans mon mental.

Après ces mois de presque rien, je suis repartie dans l’élan de la vie, neuve, plus forte, plus solide, l’esprit plus clair, j’avais fait page blanche et une nouvelle histoire pouvait s’écrire.

On a tellement peu d’opportunité de néant dans nos vies depuis le jour où l’on met le pied à la maternelle. Tellement peu de zone blanche. Il faut remplir, remplir, remplir…

Aujourd’hui je sens que mon corps est entré en hiver, besoin de ralentir, de cocooner, de rentrer à l’intérieur, de faire une pause, de regarder le chemin parcouru, de prendre le temps de dresser le bilan pour pouvoir au printemps laisser fleurir de nouveaux talents.

A l’heure où l’ours rentre dans sa tanière, pensez à respecter le rythme que nous suggère la terre. Suivez le tempo des saisons, rentrez dans vos cocons! c’est pour une bonne raison.♥

Combien d'étoiles donnez-vous à cet article ?