Sisters

Sisters

Sororité

J’ai découvert durant cette année américaine ce que signifie « cercle » d’amiEs, comme quoi il n’est jamais trop tard pour bien faire car c’est bien la première fois que je me suis sentie faire partie d’un cercle de femmes, potluck à l’infini.

Ces quelques mois m’ont permis par ailleurs de renouer avec la femme sauvage que je suis, celle que je n’écoutais plus depuis …beaucoup trop longtemps. D’ailleurs comme si je n’avais pas bien compris la puissance de ce que les femmes ont dans leur présence à être ensemble (nb: ils sembleraient que leurs cycles tendent à s’harmoniser quand un petit groupe de femmes vit en proximité, l’effet McClintock…info ou intox, le sujet fait débat!), je me suis laissée tenter à mon retour en France par une nouvelle expérience, comme si je m’offrais une deuxième chance de bien intégrer la chose à un niveau plus…subtile. 7 jours de transmission, que des filles au diapason qui viennent partager du sens pour unique raison.

De retour de ce stage « Pratique de la Médecine de la femme sauvage » by Marie Pénélope Pérès, je saisis de mieux en mieux le lien qui me ramène au féminin. A travers les âges, comme on lirait un livre page après page, je me rends compte combien la femme s’est gentiment fermée à son instinct, force scrupuleusement étouffée, faisant taire des savoirs être et des savoirs faire oralement confiés depuis une éternité.

Mesdames, Mesdemoiselles, Il est grand temps de tout dépoussiérer, de laisser la lumière entrer en notre for(t) intérieur, n’ayons pas peur, d’aller jusqu’aux entrailles là où la Vie tressaille, faites tomber les murailles, allons là où est enraciné ce que nous ont léguées les femmes de notre lignée. Laissons fleurir au grand jour, ce que nous sommes avec amour, laissons les tabous dans les choux, soyons honnêtes envers et contre tout, c’est ce qui nous rend belles, notre nature instinctuelle. Parce que je suis mère, princesse, enchanteresse et sorcière, et parce que j’en suis fière, je veux laisser place à chacune d’elles, sans que l’une prenne le pas sur l’autre, parce qu’elles font de moi une femme complète et participent toutes à mon équilibre. Et c’est grâce à ce temps que je prends, ces chemins de traverse, que je puise pour rester fidèle à mes promesses d’être tour à tour l’une et/ou l’autre.

Si je m’enferme dans la Mère…j’étouffe, et j’ai besoin d’être pleinement femme pour être l’épouse, bref je ne suis jamais vraiment celle que je suis, si je ne suis pas un peu chacune à la fois. Je me sens comme un animal en cage si je m’enferme dans le rôle de la femme qui doit faire « bon ménage » (au sens littéral) et alors jaillit la femme sauvage. Cet instinct me rattrape bien souvent au galop pour me dire que j’en fais un peu trop et qu’il est temps de retrouver l’équilibre mais c’est si difficile de marcher sur le fil…

Renouer avec La Nature, avec Sa nature, c’est un premier pas pour renouer avec la femme sauvage en Soi. Faire de ses mains, être créative quelque soit le dessein, c’est une façon de poursuivre le chemin. Renouer avec son corps, libérer la gestuelle, oser et se laisser aller, se délier, se défaire, c’est un pas de deux vers Son instinct primaire. Chouchouter les zones oubliées, caresser, cajoler, c’est renouer avec Sa féminité. Dire, partager, pleurer, écouter et rire,  les émotions qui coulent comme une douce chanson et qui chantent toutes avec justesse qu’il s’agisse d’amour ou de tristesse. Voyager en son corps comme un univers à découvrir bien plus grand que ce que l’esprit veut bien nous laisser dire, c’est la voie de l’intériorité, monde immense à explorer. Sisters, toutes ensemble sur ce beau sentier, nous tissons une merveilleuse toile, cousue de fils d’or où chacune est un trésor.

A mes sœurs

A la femme que nous sommes, debout comme un seul homme, femmes parfois blessées par des années de silence accommodé, à vouloir au moule absolument se conformer, œuvrons à panser le passé, et que tous nos cycles soient honorés, puberté, maternité, femme ménopausée, laissons parler nos ventres, écoutons ce qu’ils ont à dire, quels sont leurs vrais désirs, quelles sont les souffrances en latence, et peut être aussi leurs espérances. C’est la voie de la sagesse, pour retrouver le chemin de l’allégresse qui nous mènera vers demain avec justesse.

Pas question de se regarder le nombril, l’exercice est un peu plus difficile, il faut lâcher prise sur nos croyances un peu rudes, se défaire de nos bonnes habitudes, pour se donner la chance de cheminer vers la délivrance. C’est l’étape sublime qui nous relie à la divine, l’ancestrale, la goddess, le féminin en liesse. Femme d’ici ou d’ailleurs, peut importe la couleur, peut importe le langage, femme universelle, le féminin sacré comme unique passerelle entre chacune d’elles.

N’allez pas vous y tromper, l’homme n’est pas l’ennemi juré, ce n’est pas une guerre, le féminisme est une autre sphère. Le féminin sacré, ce n’est pas une bataille à livrer, juste une vaste terre à défricher, un espace que nous avons oublié, l’endroit à réhabi(li)ter.

Sister,

J’ai senti nos pieds fouler la terre, dansant comme on entre en prière, dans les empreintes de nos arrières,

Comme un désir ultime, poings serrés sur la poitrine, de remonter aux origines

nos chaînes ont cédé, nos armures ont capitulé, au gré de nos mouvements déliés

au tempo des percussions, on allait libres à l’unisson, laissant parler nos émotions

au son d’une voix de fée, nous avons nos bassins balancé, au rythme de nos expires passionnés

telles des sorcières, exprimant notre besoin primaire, de renouer avec l’instinct millénaire

Sister, C’est grâce à toi que je devine, la profondeur de mes racines, aux souffles puissants des frangines

…Aux poulettes

Ames soeurs

Sister c’est le vent amitié qui nous a emportées, pour quelques jours, un bout d’année ou une éternité, peut importe le temps, la durée, elle aura eu le mérite d’exister. Soeur d’un jour ou de toujours, pas besoin de faire de longs discours, la complicité des moments partagés, est un sas de joyeusetés. Parfois il arrive sur la route qu’il faille se rencontrer, destin tracé. Puis dans nos regards échangés, sentir comme une étrange familiarité, comme si nos âmes s’étaient déjà parlées. Amie, Tu es bien souvent celle à qui je confie mes rires et mes pleurs, mes doutes, mes peurs, et mes humeurs, une mise à nu basée sur la confiance, ce lien tel un don de l’existence, une véritable chance. Il est des amitiés consciencieusement tricotées, dont les mailles au fil du temps vont se resserrer pour bâtir une histoire qui dure jusqu’à très tard, peu importe les cassures, du temps qui file à toute allure, ces amitiés perdurent les jours de grande froidure et portent un souffle de légèreté dans les chaleurs de plein été. Un lien à toute épreuve où la vie durant l’une et l’autre s’abreuvent.

Aux Non Desperate et aux amies de longue date

A ma soeur

Chair et sang mêlés, nos parents nous ont façonnées tissant ce lien pour un bout d’éternité. Trait d’union entre deux êtres dissociés, jusque dans les gênes tatoué, nos racines comme base de cette union sacrée, Sisters contre vents et marées. Semblables et si différentes, douce communion quand nos voix chantent, complémentarités en fusion dès que l’occasion se présente. Peu importe les décalages, nous nous rapprochons d’âge en âge, en étant tour à tour épouse, femme, mère et sorcière telles que l’étaient nos grands mères, héritant d’un passé tapissé dans nos artères. Nous bâtissons de temps en temps des passerelles entre nos vies parallèles, clins d’oeil inattendus mais toujours bienvenus, peu importe la distance, c’est à ton sourire que je pense. Lien interstellaire que d’être soeur ou frère, fil joliment tracé d’une encre qu’on ne peut effacer, sister je te porte en mon coeur comme un rayon de bonheur.

A Marionnette

Amie même si je ne sais qui me lit, j’espère bien par ces quelques mots, tenir ta main le temps qu’il faut, pour rencontrer ton coeur et faire un bout de chemin avec toi, ma soeur.

A nos lignées, à toutes celles qui nous ont précédées, femmes du présent et du passé…nous vous envoyons ce chaleureux baiser♥

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2 réflexions sur « Sisters »

  1. Quel bel article!!
    Pour moi, Encore un long chemin pour renouer avec la/ma nature!!
    Vive les âmes soeurs!! J en ai 3 très précieuses!!
    Ton ecriture est toujours aussi belle même de retour en France !! Bravo,continue!

    1. Merci de tes encouragements Adeline, j’ai pétri cet article de mes vécus et ressentis…Je crois que le chemin dure toute la vie, le but c’est d’être un peu plus près chaque jour de sa vérité

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