Twain Harte

Twain Harte

Ruée vers l’Or

…comme ces douze mois en Californie, où pépite après pépite, je découvre au fond de la mine…le filon.

Alors que le compte à rebours est lancé, J-10 avant décollage, comme une cerise sur le gâteau, on a décidé de s’évader quelques jours, juste un petit tour et puis s’en va, une plongée en pleine nature, un dernier brin d’aventure,  pour quelques heures encore, avant de faire cap à Tribord.

J’avoue ces derniers temps ne pas être très assidue derrière mon pc, mais je sens comme une urgence à remplir mes journées de souvenirs avant de partir.

Je passe au tamis les destinations, c’est tout choisi….Direction Twain Harte, au pays des chercheurs d’Or. Nous arrivons par une route de montagne, sinueuse au milieu des pins, je crois que je viens de dénicher un trésor. Plus que Sept jours avant les préparatifs de départ, 7 days qui me confirment qu’il n’y a pas de hasard, tout est fait pour t’emmener sur le chemin qui est le tien.

Mariposas

Il est dans mes rêves une cabane en lisière de bois au bord d’un ruisseau quand je cherche à m’évader d’un monde trop chargé d’habitudes. J’ai voulu comme unique exigence un lieu en toute simplicité, nous isoler dans la nature, pour quelques dollars, rien d’insensé. Pari gagné on se retrouve au milieu des arbres près de Twain Harte, dans ce que j’appellerais un cocon de « Femmes sauvages« , nous y revoilà, on y revient, la boucle est bouclée. 8 hectares tenus par 5 femmes, 5 véritables soeurs, qui se disent Wild Women activistes, »en d’autres temps on nous aurait brulées sur le bucher, telles des sorcières », ce sont les premiers mots échangés….voilà donc où me menaient mes pas depuis des mois. Je n’en savais rien à la réservation, juste une petite voix, une forte intuition qui guide mon choix.

L’enseigne de mon activité artisanale est « L’Arbre à Papillons« , parce que c’est un animal joyeux, coloré, poétique malheureusement fragile et menacé. Cependant durant cette année californienne, j’ai été surprise de croiser partout en tout temps, toute saison, des papillons . Je n’en avais jamais vu autant, tel un compagnon de route qui chemine à mes côtés dans cette Mue douce et lente qui opère en moi, telle la chenille déploie un jour ses ailes dépouillée de toutes ses illusions. Pour la petite anecdote mon amie Véronique m’a fait remarquer il y a quelques temps que je me suis mariée sur la commune de Chenillé Changé….(coïncidence?). Je vis ce long processus de métamorphose, ce changement de regard, l’ouverture du coeur et une profonde intuition guide de plus en plus justement mes choix. Ce paradis caché s’appelle Mariposas, et j’apprends un matin que Mariposa signifie Papillon en espagnol (je n’ai jamais fait d’espagnol..).

Carole, l’une des soeurs qui nous accueille est réflexologue-Maitre Reiki-masseuse, une autre, Donna qui s’occupe des réservations, est Naturopathe-Chaman, une autre à un don inné pour la musique qui plus est excellente chanteuse, bref on rencontrera tout au long du séjour chacune de ces 5 femmes, leurs talents et leurs personnalités chaleureuses et franches.

Devant mes yeux écarquillés de voir où je venais de mettre les pieds, elles m’informent qu’à l’occasion elles animent des cercles de femmes au moment des lunes…Sister Moon, proposent des massages, puis font découvrir le pouvoir bienfaiteurs des plantes qui poussent sur leur terre, invitation que j’accepte avec un plaisir infini. Non de non, ces wild women ne sont pas illuminées, si non je peux vous dire que j’ai un mari qui aurait certainement pris la poudre d’escampette (mon garde fou), elles ont la tête plutôt bien faite.

Me voilà dans mon rêve, « Cabin » isolée, baignée de silence, à l’équipement rudimentaire, en bas de laquelle coule une rivière. Le mot d’ordre ici c’est « Liberté », une cuisine et un espace de vie partagés nous permettent de rencontrer les uns puis les autres, mais on peut tout aussi bien rester dans son nid douillet.

Sur leurs précieux conseils, nous visiterons Pine Crest Lake, Big Trees, Jamestown, Yosemite, Columbia, dirty pretty old town  avec son pont naturel et sa grotte où Carole me suggère en un souffle « Go in the cave and sing Happy Birthday to me! »…elle lit mon blog ou bien???

Nous avons pu profiter de l’harmonie et de la symbiose des voix des soeurs (pensée pour toi my sister quand on chante en coeur), auxquelles se joint qui veut. Notamment le dernier soir, un potluck (genre auberge espagnole)  était organisé, et cette joyeuse réunion a commencé par un tour de table avec « que veut dire pour vous le mot « Freedom? », bonne question lancée à la volée un verre à la main, et de découvrir combien ce mot peut être lourd de sens pour des personnes qui en ont été largement privées, parcours de vie un temps emprisonné au Guatemala. Le moment s’est ensuite prolongé en touchante parenthèse musicale. J’en avais les larmes aux yeux de voir ses femmes-soeurs sauvages en leurs coeurs, d’entendre ces voix, où chacune bien que différentes trouvaient merveilleusement sa place et de constater avec joie que les larmes roulaient aussi sur les joues de ma voisine de banc. Devant nos yeux en point d’interrogation, stupéfaits de ces chants à l’unisson, elles nous expliquent  qu’ils sont en fait 6, avec un frère en plein milieu, et qu’ils ont grandi ensemble telle la famille Ingalls (cf La petite maison dans la Prairie, série débuté en 1974, aussi vieille que moi), les filles en robes longues, cheveux coiffés de bonnet, façon Amish, auprès d’une mère strictement vegan (Carole nous raconte avec émerveillement le jour où elle a découvert le savoureux goût du poulet à 16ans!) et d’un père qui leur fait des misères, tout cela sans radio, ni télévision, ni téléphone, ni journaux, …chanter c’est toute notre enfance, « nous n’avions que la musique ».

….Hotel California ♥Amazing Grace♥ Don’t think twice it’s all right….

C’est comme si tout mon cheminement de ces derniers mois que vous avez pu suivre pas à pas trouvait une raison d’être et me confortait dans mes ressentis. Suis je en train de virer hippie???? Je ne crois pas (ou peut être que oui 😉 ), je pense que j’avais besoin de ça, de retrouver du sens après toutes ces années, de marcher dans les bois, de me perdre sur les chemins au milieu de la verdure, de faire de tendres câlins à des inconnus de bon matin (le fameux hug américain, on devrait essayer par chez nous…franchement ça fait du bien)  et de regarder ce qui m’entoure sous un nouveau jour.

De ce bonheur dans les bois je suis rentrée avec un massage à 4 mains délicieusement offert (« because I Love You »), d’un bain de bon(ne) heur(e) et de fraîcheur dans la rivière, avec de belles plantes dans mon herbier de sorcière, des éclats dans les yeux tels des perles de verre, comme un ciel étoilé d’été et dans le coeur, une douce mélodie avec un air de pas s’en faire.

Ce que je veux vous dire, au delà du fait que je sois tatouée par l’année écoulée, c’est que quand vous prenez le temps, que vous acceptez de regarder en vous honnêtement vers ce quoi vous avez envie de tendre irrémédiablement, tout l’univers vous envoie des signes, et si vous voulez bien les voir, tout se rassemble et tout concourt à vous l’offrir comme un merveilleux bouquet parfumé et coloré. Tout arrive en une suite logique, comme une vague de plus en plus puissante te porterait vers le rivage de ta destinée.

La condition est de bien vouloir écouter cette petite voix intérieure, que bien souvent on tente de raisonner pour déguiser ses peurs. Tout est question de vérité et alors que tu sens enfin que tu agis et fais tes choix avec justesse, les peurs étrangement s’envolent une à une pour laisser place à la confiance, il nait alors en ton corps un espace tranquille de liberté, une bulle que tu dois apprendre à préserver, nourrir et faire grandir. Cet amour que tu t’accordes, n’a rien d’égocentrique, il serait plutôt cosmique, il prend sa source en toi pour nourrir d’une richesse infinie ta relation à l’autre. L’Autre celui là même qui a alimenté mes peurs pendant longtemps, belle erreur, alors que tombent pas après pas ces barrières de mon coeur, je m’ouvre enfin au monde et découvre de merveilleuses pépites d’or.

Merci Mes Mariposas

Et pour vous, que signifie « Liberté »?

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4 réflexions sur « Twain Harte »

  1. Mais que cela est juste Maud … et tombe parfaitement.
    Je suis heureuse pour toi et te remercie d’avoir partagé ces précieux moments.
    Grâce à toi nous avons fait un beau voyage, non seulement dans ces paysages grandioses mais aussi en nous, femmes …sauvages en effet.
    En chemin 😉 bises

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