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Je suis chamane

Je suis chamane

Ma Nature est Sauvage

J’ai toujours eu un rapport fort à la nature et cela date de toute petite. Vous pouviez me laisser sur une plage ou au milieu d’un champ de fleurs pendant 2 heures, et je ne bougeais pas, j’observais….tout. Les gens, les fleurs, les sons, le vent, le mouvement des vagues, les parfums, tout, je m’imprégnais de tout comme si ce tout m’enveloppait, m’habitait. Plus tard en grandissant, j’ai passé des heures assise sur le rebord de ma fenêtre de chambre à regarder l’infini et à me demander où étaient les limites, l’univers ça va jusqu’où? et mon rôle la dedans? J’ai toujours eu la conviction profonde que la vie ne pouvait pas se limiter à métro-boulot-dodo et qu’il y avait une expérience beaucoup plus profonde à vivre, un sens infiniment plus grand à l’existence.

On parle beaucoup aujourd’hui de la pleine conscience. Je me rappelle alors que j’étais en classe de CE1, j’avais donc 7ans, avoir fait cet exercice de la pleine conscience. Alors que notre chère maitresse Marie Paule donnait son cours, j’ai décroché, j’ai regardé la classe, le tableau noir, dehors par la fenêtre et je me suis dit « il faut que tu te souviennes de ce moment là », pour un plus tard parfaitement inconnu. J’ai voulu figé ce vécu dans l’espace temps de ma vie, un acte en pleine conscience et j’ai photographié cet instant dans ma mémoire. Je constate aujourd’hui que je ne ferai pas mieux du haut de mes 44ans, j’entends « mieux » en qualité de perception, j’ai déjà tout en moi depuis ma naissance pour gouter l’essence de la vie dans ce qu’elle a de plus parfait. L’exercice le plus difficile est de sortir du schéma imposé par les peurs, par l’éducation, par la société, par nos croyances.

« Le problème de notre société (occidentale), c’est l’esprit cartésien »

Il y a des endroits de ma vie, notamment la période où je me suis retrouvée enfermée pendant 6 mois entre quatre murs d’un hôpital qui ont été des passerelles vers ce retour au sacré de l’existence. La vie vous pousse loin dans vos retranchements mais elle sait profondément de quoi vous êtes capable.

Au cours de ces mois d’enfermement j’ai eu le droit à quelques perms, oui comme à l’armée, j’appelais ça une perm, mes autorisations de sortie. Tout ce dont je me souviens dans ces moments où l’on me rendait ma liberté, c’est ma reconnexion au grand tout. La première fois, je sortais d’un mois de bulle. On m’avait isolée, coupée du monde, je mangeais des trucs insipides, mon espace était aseptisé, j’avais pour unique compagnon un lecteur cassette, j’avais pour unique tenue un pyjama bleu, mon seul terrain de jeu était un lit de 90 cerné d’un dais en plastique qui me laissait à peine un mètre autour de mon radeau pour y coller un joli pot de chambre. Personne ne pouvait pénétrer dans le domaine à moins d’avoir une tenue de cosmonaute. 3 jours de perm, une véritable re-naissance, Yallah!

Première sensation divine : enfiler un jean (oui c’est divin un jean…), sentir le frottement du tissu sur la peau, un peu raide mais pas trop, ma tenue d’apparat pour remettre un pied dans le monde.

Deuxième sensation magique: Sentir la peau de ma maman, deux épidermes qui se rencontrent, vous savez ce truc exceptionnel qui passe uniquement par les sens, RESSENTIR, moment rare que de vivre cela en conscience…instant gravé à jamais. Puis il a fallu retrouver le sens de l’équilibre, marcher et là dehors, à peine franchi le seuil de la porte, sur le parking, prendre de plein fouet l’essentiel (Les sens, Ciel!) : le vent sur ma peau, le parfum de l’air, le chant des oiseaux, arriver à la maison et baver littéralement à l’idée de m’envoyer une bonne raclette en plein de mois de Mai, mon rêve est exaucé, bonheur des papilles, plaisir du corps qui vibre de tous ses sens retrouvés. Comment vous dire que je ne me suis jamais sentie aussi vivante qu’à deux doigts d’y rester. Merci infiniment pour la leçon qui m’a ouverte à une dimension bien supérieure.

La Deuxième perm ne m’a laissée le temps de rien, que de tomber en aplasie (chute majestueuse des globules blancs après chimio qui vous rend très vulnérable) et dans les eaux profondes de mon être à la recherche de la force de vie qui me fera remonter à la surface…et j’ai puisé dans tout ce que j’avais emmagasiné de Dame Nature.

Je l’avais tellement rêvé tout ce mois de juillet 93 enfermée entre les quatre murs de ma chambre d’isolement : voir la mer. J’ai tant de fois regardé ces grands murs blancs et vu yeux grands ouverts, l’océan, le bleu de ses vagues, la puissance de son mouvement, l’énergie qui s’en dégage comme un lieu de ressourcement. J’avais trouvé cette faculté à me transporter ailleurs. L’imaginaire a une force insoupçonnée et si vous y mettez l’intention nécessaire, vous transformez le rêve en réalité. Août, Rêve exaucé, je me revois assise sur le sable, foulard sur ma tête à nu à regarder le flux et le reflux et à m’en imprégner bien plus que du regard des gens qui vous regardent autrement.

Ces quelques secondes de perception ultra sensorielle vous emmènent dans la quatrième dimension, vous ramène au coeur du vivant, à sa substantifique moelle.

Un comble pour celle à qui la moelle a été prélevée pour subir une auto greffe. Cette expérience leucémique a été un véritable « reset ». Reset de mes cellules, reset de mon sang, reset de la moelle, reset des sens, retour à l’essentiel.

Résilience : L’année sabbatique qui s’en est suivie a été consacrée à me reconstruire physiquement et mentalement par le sport (pédaler, marcher, courir) mais bien plus encore à aller puiser à la source, en pleine nature, l’énergie dont j’avais besoin pour nourrir mes belles, fraîches et saines cellules, toutes ces particules infimes de mon corps, le moindre atome.

Toutes les années qui ont suivi j’ai toujours eu besoin de vivre à côté d’un fleuve, d’une rivière ou au milieu des montagnes, j’avais besoin de cette puissance (ou de cet amour) de la nature à mes côtés pour me maintenir en équilibre, pour nourrir ma force de vie (parce que j’en ai une sacrée dans tous les sens du terme).

La grande claque est arrivée aux Etats-Unis, où les paysages sont xxl et l’énergie qui va avec, aussi, virage dans ma vie. ça ne se raconte pas, ça se vit. Je suis rentrée avec dans mes bagages mes « medecine cards » et je les utilise au gré de mes envies comme des balises sur mon chemin du moment. Je suis pleine de gratitude pour cette année qui m’a ouvert les yeux et le coeur sur ce qui m’appelle au plus profond de mon âme. Depuis lors l’Energie me court après et me rattrape, certainement pour me mettre sur mon chemin, celui qui est véritablement le mien.

J’écris peu ces derniers temps mais je me laisse submerger parce que j’ai à vivre et à oser partager, je discipline mes peurs.

C’est ainsi qu’en ce début d’année 2018, le 28 Mars, dans le sillon de la pleine lune, j’ai rencontré un chamane, arrivé sur mon chemin par le plus grand « des hasards ». Alors que le chamanisme n’avait fait que me tourner autour en Californie, il fallait que je rentre en France pour le rencontrer. Voilà comment je me suis retrouvée au milieu des Landes, en plein coeur des pins, lieu accessible uniquement par une piste, à boire le thé, à n’entendre que le son du vent des arbres, à penser que c’est comme le bruit de la mer, à sembler être perdue au milieu de nul part mais être au coeur de tout. C’est alors que me sont revenus en mémoire tous ces instants tatoués, ces moments d’une pureté et d’une vérité incroyable, qui ont ponctué mon existence et m’ont ancrée à la terre, à la vie.

A quelques années lumière de mon enfance, je sais maintenant que le sens que je cherchais est caché là sous mes yeux et bien au delà. Maintenant que j’ai poussé la porte, je n’ai plus qu’à explorer. Dans cette pleine ouverture j’apprends à écouter pleinement mon intuition et à être attentive à toutes les rencontres qui jalonnent ma route et aux messages que la vie me délivre comme un cadeau.

Merci à Fred Sidarta de m’avoir ouvert sa porte…

 

Et comme une cerise sur le gâteau, j’ai terminé cette merveilleuse journée du 28 Mars au concert d’Azaf Avidan. Eponge à émotions, humain qui accède à d’autres dimensions, chamane en son genre, comme en transe sur scène, qui vit sa musique bien au delà des notes de musique. Il porte en lui la quintessence de la vie. A le voir, cet alien là, on le prendrait presque pour un fou à moins que ce ne soit un ange, touché par la grâce. Il a su faire naitre en moi des étincelles de bonheur, des larmes d’émotions…un être à l’état pur.

 

 

Chamane. Nous avons tous cette capacité à explorer cette dimension de nous qui sommeille encore.

Sortez. Mettez vous au vent. Respirez. Sentez la caresse. Ecoutez. Ce monde est dense. Est ce que tout ne fait pas sens?

Ne laissez rien au hasard…♥

 

ps: alors que je finis d’écrire ce post, je choisis de tirer une des médecines cards et je prends « L’Aigle » qui représente la puissance du Grand Esprit, la connexion au divin…qui parlait de hasard?!

 

 

 

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Les Fondamentaux

Les Fondamentaux

Les fonds d’âme manteau

Comment renouer avec ces essentiels qui nous enveloppent de plaisir et de gratitude.

Le bonheur a ce petit truc spécial qu’il se cache dans l’instant, dans ce qui nous semble insignifiant et j’ai renoué depuis peu avec deux fondamentaux : RIRE aux éclats et CHANTER à pleine voix.

Attention ne voyez pas en moi un être austère et lugubre, je suis plutôt de bonne humeur et pleine d’enthousiasme mais j’ai remarqué il y a quelques semaines, cette petite étincelle, cette subtile différence, cette ouverture du coeur, ce quelque chose qui va bien au delà du simple sourire, comme si j’avais lâché des vannes et que l’essentiel se trouvait juste dans ce lâcher prise.

Le rire est un aspect secret de la sexualité féminine, un aspect physique, primitif, passionné, vitalisant et donc excitant. C’est le genre de sexualité dépourvue de but, au contraire de l’excitation génitale. C’est une sexualité joyeuse, une sexualité du moment, un véritable amour sensuel qui se libère, vit, meurt et revit de par sa propre énergie. Il est sacré parce qu’il a valeur de guérison. Il est sensuel parce qu’il réveille le corps et les émotions, parce qu’il excite et fait naître des ondes de plaisir. Il n’est pas unidimensionnel, car le rire se partage. C’est la sexualité la plus sauvage de la femme.

Femmes qui courent avec loups- Clarissa Pinkola Estés

J’ai longtemps oublié de remettre ces deux là dans mon quotidien, il est clair que l’on ne peut pas rire aux éclats et chanter tous les jours à tue tête (quoi que!) mais on peut faire en sorte que cet état de grâce revienne plus fréquemment que rarement.

Je vous parle de RIRE à gorge déployée, sans aucune barrière de l’esprit, sans aucun diable pour vous dire c’est trop, ce n’est pas convenable, un peu de tenue, un peu de retenue. RIRE sans aucune espèce de limite, en toute liberté, avec peine à respirer, presque à suffoquer, les yeux baignés de larmes. RIRE pleinement, pour un rien, juste pour un moment et se sentir tellement vivant. C’est une liberté extraordinaire, une bulle de bonheur où l’on se surprend soi même dans cette faculté à tout envoyer valser pour ne ressentir que cette joie pure qui fait venir des larmes chaudes et bienheureuses qui se perdent à la commissure des lèvres où naissent les zygomatiques devenus merveilleusement élastiques. J’ai senti le frétillement de cette joie pleine renaitre aux fêtes, des fous rires aiguisés par une bonne dose de complicité….c’est euphorisant!

Puis ma fille me demande il y a peu de renouer avec les plaisirs de sa petite enfance où tous les soirs avant de s’endormir, je lui chantais tout un répertoire de comptines. Ce moment eut pour toutes les deux la saveur d’un doux parfum sucré par le simple fait de renouer avec ce plaisir perdu. C’est alors que j’ai voulu lui apprendre à chanter en canon, et d’entendre cette horrible cacophonie de nos voix, de lui déclencher un rire fou qui engendra le mien, nos rires se répondant en écho ce qui fit durer cette bonne poilade pendant dix bonnes minutes pour le pur plaisir de mon mari qui était l’heureux témoin de cette crise de bonheur à l’étage du dessus.

Et je remarque pour toutes les fois suivantes que ces éclats sont provoqués par ma fille, comme si à travers elle, je renouais avec mon enfant intérieur, avec ma légèreté d’être, une certaine candeur. Pourtant notre vie s’apparenterait plus aujourd’hui à de l’arrachage de cheveux qu’à une franche rigolade mais je crois avoir trouvé en moi l’enracinement suffisant pour de ne pas me laisser envahir par mes peurs et cette latitude que je prends face aux évènements m’offre des joies aussi profondes que le seraient mes angoisses si je leur laissais libre cours. D’ailleurs il n’y a pas plus juste terme que « Fou rire » parce que j’ai franchement l’air d’une folle quand ça m’arrive, je le lis dans les yeux de ma fille toute étonnée de voir sa mère dans cet état ce qui rajoute du piment à ma douce folie.

J’ai toujours aimé CHANTER, dans mon jeune temps comme disent les vieux, c’était une vraie joie de former des duos avec ma chère soeur, c’était notre façon de nous retrouver, nos moments de complicité et de partager à l’unisson. Suis bon public, je retenais à peu près tous les airs qu’on entendait sur les ondes vu qu’ils reviennent incessamment en boucle. Quand on était gamins, le plaisir de mon père le dimanche matin, c’était de nous passer des vinyles, ça allait des Pink Floyd à Joe Dassin en passant par Malicorne et Edith Butler, la palette était plus que large!

Bref la musique a toujours été présente sauf que bien souvent, au niveau des oreilles, je suis aux antipodes des aspirations de mon mari qui préfère l’underground donc pour éviter sa tête accablée et ses commentaires parfois désobligeants, j’ai mis le son sur off…sauf que Johnny est mort! Non non non  je ne suis pas une fan mais comme c’est certainement vrai pour beaucoup d’entre nous, je connaissais quelques chansons de sa longue discographie et à son décès j’ai ressenti le profond besoin de me saouler de chanter toutes ces chansons qui m’avaient d’une façon ou d’une autre accompagnée.

Besoin renouvelé à la mort de France Gall, comme un déclic, un plaisir retrouvé. Je n’ose pas vous dire la tête de mon cher et tendre qui voyait en moi la diva renaitre de ses cendres, chantant à tue tête « Evidemment » et entrainant dans mon sillon ma fille. Qu’est ce que ce fût bon, de s’autoriser à être sans se soucier du qu’en dira t on, même si mon répertoire pouvait donner à certains le cafard! J’ai toujours le sourire aux lèvres d’entendre les autres chanter ou fredonner, l’air de rien, je trouve qu’il n’y a pas plus beau signe de joyeuseté.

Chanter chez soi, dans son intimité, c’est une chose mais chanter avec les autres s’en est une autre. La semaine dernière alors que je faisais une séance test de yoga, on finit la session en chantant en coeur un mantra (le premier de ma vie!) et ce pendant dix bonnes minutes. Comme si la vie insistait à ma porte pour me dire…vas y ! lâche toi! Fais toi du bien! Depuis je ne cesse de le fredonner, bercée que je fus par cette communion des voix et fière d’avoir osé sortir des sons auxquels je ne comprenais absolument rien mais qui me procuraient le plus grand bien.

Je découvre à l’instant le sens de ce mantra dit de protection :

« Je m’incline devant la sagesse première.

Je m’incline devant la sagesse à travers les âges.

Je m’incline devant la sagesse véritable.

Je m’incline devant la grande Sagesse invisible. »

Alors oui je m’incline devant les rires aux larmes et les chants déployés

qui font naître au creux de nous des fontaines de bien être dans l’instant présent.

 

Et vous, quels sont vos fondamentaux? Que vous dit votre enfant intérieur?

Petit clin d’oeil à ma cousine Diane que vous pouvez écouter en cliquant ici,

elle qui nous partage si souvent son talent et pour qui chanter est une sensation de liberté,

une connexion à qui elle est profondément, ici et maintenant.

 

Souces: photo pinterest

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