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Les choses simples

Les choses simples

Il est où le bonheur?

Ces temps de confinement me ramènent aux bonheurs simples, sans chichi. Au temps qui passe, plus lent, plus dense, plus en présence.

Cette parenthèse me ramène aux joies simples, à celle du passé, de l’enfance, comme si cette pause m’imposait de me recentrer sur ce qui est source de mon bien-être, de ma sérénité, tout ce qui a su durant ces années me combler, me remplir de gratitude, m’ouvrir le coeur format xxl, me donner des ailes. Ces heures suspendues me ramènent en arrière, comme en recherche de repères, retrouver mes essentiels, ce qui fait de ma vie le sel.

Il est où le bonheur?Il est où? disait la chanson

Il est là juste à côté, à mes pieds, à portée de main, là où je pose mon regard, dans ce silence rempli de sens.

Il me revient en mémoire des instants de pure félicité, des moments de grâce où il me semblait que j’allais m’envoler tellement mon coeur était léger. Ce n’est pourtant souvent qu’un souvenir parfaitement ordinaire, mais le bonheur est ordinaire vous savez? Il ne se cache pas dans l’excentricité, dans le grandiose, il est là sous notre nez dans chaque petite chose.

J’avais dix ans à peine, j’allais chercher le lait au bout de la rue, à la ferme, mes sabots aux pieds. J’adorais écouter leur chanson sur la route goudronnée, les rayons du soleil couchant réchauffant mon visage, je ne demandais rien de plus que cet instant doux et sage. Se dire que ton enfant intérieur pour toujours loge au plus près de ton coeur, que c’est en allant chaque jour à sa rencontre que tu fais un pied de nez à cette course effrénée dans laquelle nous nous sommes embarqués.

Le bonheur d’une randonnée qui te mène au sommet à force de volonté, se dire que si t’as la santé tu peux bien tout affronter.

Le bonheur d’un solo de cornemuse écossaise dans une église romane, émotion intense, les yeux au bord des larmes, se dire qu’il n’y a pas plus douce mélodie que celle qui parle à ton âme.

Le bonheur d’aller cueillir des pâquerettes dans les prés, surveiller la première gogane, le premier coucou du printemps, que les saisons passent alors profitons-en.

Le bonheur de marcher sous la pluie, de se réconforter devant un bon feu de cheminée, se dire que c’est ça la vie, les averses et puis les après aussi.

S’extasier devant la beauté de la nature, écouter l’aube se lever, contempler un soleil couchant, se dire que c’est la plus belle aventure de tous les temps.

A bien y regarder, je suis toujours la même, je trouve que la vie est un poème quand on veut bien y regarder, il en faut peut pour (être heureux disait l’autre chanson) s’émerveiller, quand on a gardé une âme d’enfant, la simplicité est un sacrement.

Ce qu’il y a d’extraordinaire avec le confinement c’est que l’on oublie assez rapidement la notion de temps pour se rendre compte qu’elle est somme toute relative, le plus souvent liée à nos agendas surchargés.

Se réapproprier le temps, luxe incommensurable, le faire sien, le goûter, s’en délecter, retrouver son propre rythme, se mettre en phase avec la lumière, observer la nature qu’elle devienne pour nous exemplaire. J’avoue j’apprécie ce temps suspendu, cadeau absolu, inattendu.

Le 15 Septembre dernier je faisais mon Mood Board pour l’année à venir, ce qui consiste à découper de façon intuitive, instinctive, photos, mots qui nous inspirent pour les assembler tel un tableau sur un support. Au final on obtient une toile d’inspiration de nos envies profondes, inconscientes et une façon concrète de les visualiser.

L’un de ces mots était SLOW, qui évoquait certainement dans mon for intérieur l’envie de ralentir, je ne savais pas comment la vie allait pouvoir matérialiser ce besoin dans notre monde accéléré. Le confinement est la réponse apportée.

Encore plus étrange, j’avais collé ce mot sur cette image de papillon …et le papillon est symbole de la transformation. N’est ce pas ce à quoi nous sommes confrontés? Un profond besoin de MUTATION, de notre société, de nous même.

 » A ceux qui m’entourent de leur délicatesse ordinaire »,

que le bonheur dans ces heures précieuses vous puissiez trouver.♥

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Jour de pluie

Jour de pluie

Les Mots qui restent…

me reviennent aujourd’hui alors que je fais quelques pas sous la pluie.

Il y des moments complétement anodins et des mots qui marquent…comme ça l’air de rien, qui restent à jamais dans votre esprit et qui reviennent souvent les jours de pluie.
J’avais 19 ans et des poussières, je passais quelques mois en enfer, je venais d’être libérée sous caution, il me fallait attendre l’heure de la rémission.
Avant ce départ en urgence aux urgences en ce mois d’avril 93, je vivais une histoire platonique avec un écorché, un garçon aux antipodes de mes valeurs, je réaliserai vite que c’était une erreur.
Bref durant ces mois d’hospitalisation à lutter pour la vie, il est venu me rendre visite puis lors d’une perm où j’avais eu le droit de rentrer quelques jours à la maison.
Il pleuvait à verse, la météo et moi étions en parfaite harmonie, c’était de saison.
Je faisais face à un mur d’incompréhension, il me parlait comme si j’avais une simple grippe alors que j’étais le corps et le coeur en bouilli de ces longs mois enfermée en mode survie. Il me reprochait ma fatigue, mon incapacité à être battante H24, j’étais déboussolée et sévèrement accablée par tant d’insensibilité. Il est reparti et m’a laissée complètement démunie, lourde de culpabilité, une colère sourde pointait le bout de son nez.
Je suis descendue de ma chambre, le coeur déchiré, et ma mère par ces seuls mots m’a libérée (délivrée..) :
« Et si on allait se balader? Rien de tel pour changer les idées! »
« Mais il pleut des cordes!!! « 
« T’es pas en sucre ma fille! ».

Et je me rappelle comme si c’était hier, ce moment complètement bénin mais qui m’a fait le plus grand bien. Nous deux, bras dessus, bras dessous, sous un parapluie à affronter l’intempérie qui m’a lavée de tous mes soucis.
J’ai plaisir aujourd’hui à dire ces quelques mots « T’es pas en sucre ma fille! » comme un acte de transmission, comme on fredonnerait une douce chanson, un cadeau inespéré pourtant à notre portée, pour que ma fille se souvienne une fois adulte que rien ne vaut marcher sous la pluie quand tu as le coeur en plein tumulte.

Et vous quels sont les mots qui continuent de vous accompagner,
aussi futiles soient ils?

A maman…♥

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