Grand Canyon

Grand Canyon

2639 Miles Day 6 « Arizona Dream »

Day n°6 Williams – Page

On a bien vu hier soir que nous n’étions pas les seuls à venir dormir à Williams, ce qui veut dire qu’on ne sera pas seuls sur la route pour Grand Canyon Village. Levé tôt pour être de la première vague au breakfast, prendre la route et avaler l’heure qui nous sépare de ce site EXTRA ordinaire. Aux portes du temple, nous passons « la douane » et payons notre redevance de 30$ pour accéder au site, signalétique moyenne, on avance, on avance, on avance, c’est une évidence…jusqu’au premier parking qui nous tendra les bras. Nous voilà parqués non loin du visitor center, pique-nique dans le sac à dos et de l’eau, de l’eau, de l’eau, nous faisons nos premiers pas sur le south rim trail et ce pendant 17kms!

Nous avons fait le choix de la randonnée mais sachez que des navettes gratuites vous emmènent d’un point à un autre du site, ce qui rend le lieu on ne peut plus accessible à tous.

Je ne peux rien vous dire d’autre que le spectacle est immense, que nous sommes bien ridicules de vouloir capter un centième, que dis je? un millième de ce que le paysage nous procure en émotion avec nos petits appareils. C’est indescriptible, le vide, le vertige, la terre, les strates, la faille, le Colorado, le soleil de plomb, la végétation, la faune, la flore, la démesure, la géologie, la géographie, l’histoire, l’humain. D’un regard tu sens tous les millions d’années qui défilent et tu remontes le temps, jusqu’à l’origine… jusqu’à environ 1,7 milliard d’années et là debout devant ce spectacle y a comme un Cro-magnon qui se réveille en toi.

450 km de long, profondeur moyenne 1 300 mètres, avec un maximum de plus de 2 000 mètres, avec une largeur qui varie de 5,5 km à 30 km.

Avec un peu de chance vous verrez passer au dessus de vos têtes un condor de Californie, vous ne pourrez définitivement pas manquer les écureuils gris qui accourent dès qu’ils sentent l’odeur d’une barre de céréales (attention! espèce invasive, on les voit partout, nullement effrayés par l’homme, il est interdit de les nourrir et de les toucher…n’est ce pas daddy!!! Bon j’avoue on a vu la pancarte trop tard… juste après les avoir nourris ET caressés) et admirer les orignaux ou élans (elk) qui se prélassent tranquilles non loin du précipice.

J’avoue que les nuits suivantes le vide m’a hantée, la peur au ventre de tomber, parce que vous ne pouvez que sentir le danger, il n’y a pas ou peu de barrières de protection, et si vous avez de jeunes enfants soignez hyper vigilants! Vous avez à certains endroits des pancartes qui vous informent qu’au delà de cette limite il y a eu des morts et que c’est à vos risques et périls si vous prenez l’initiative de ne pas la respecter. Etrangement tout le long du chemin vous voyez des jeunes et des moins jeunes flirter dangereusement avec le risque pour prendre des photos sensationnelles, les deux pieds dans le vide…je veux pas faire ma rabat-joie mais leur côté « tête brulée » rien que d’y repenser, ça me rend malade.

Après ces longues heures de marche (je suis fière de toi ma fille!), nous sommes rentrés gentiment en navette jusqu’à notre carrosse, satisfaits d’avoir baigné une journée entière en immersion complète dans ce monde séculaire.

Nous voilà repartis pour deux heures de bitume avant d’atteindre notre prochaine destination : Page. On avale les miles goulument, toujours absorbés parce que le paysage a à nous offrir. Etendues désertiques parsemées ça et là d’habitats, de fortune souvent, bungalows améliorés, une densité à faire pâlir un citadin….pays du silence et de l’isolement …certainement. J’ai été intriguée par certaines constructions octogonales Navajo. Le résultat de mes recherches semble indiquer qu’il s’agit de hogan, la maison traditionnelle des indiens de cette tribu. Lieu sacré et aux multiples symboliques, cette bâtisse a évolué avec son temps et ne semble plus être du même matériau qu’à ses débuts.

Sommes arrivés soleil (trop) couchant près de Horse Shoe, site à voir sur la route à deux pas avant Page où une chambre nous attend pour la nuit…ce n’est que partie remise pour demain matin. Cerise sur le gâteau, l’hôtel a une vue imprenable sur le lac Powell, nos journées sont d’une richesse incroyable…pas de repos pour les yeux.

On finit par diner dans un Thaï, histoire d’attraper quelques légumes (rigolez, ce n’est pas si simple de sortir des frites!). Après 3h30 et 192miles, nous voilà au fond de nos lits où nous avons du mettre un quart de seconde à nous endormir. ZZzzzzzz

 

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